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Affaire Me Mezui Mba : l’avocat risque la radiation du Barreau

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Aujourd’hui, vendredi 30 septembre 2022, le Tribunal correctionnel de Port-Gentil s’est prononcé sur le dossier de Me Irénée Mezui Mba, l’avocat incarcéré à la prison du Château dans l’affaire l’opposant à la Société gabonaise de raffinage (Sogara). La juridiction précitée l’a en effet reconnu coupable du délit d’escroquerie, en même temps que ses coaccusés, apprend-on des sources judiciaires.

En répression, le professionnel du droit et ses amis ont écopé de 24 mois d’emprisonnement dont 12 mois assortis du sursis. Aussi, devront-ils payer une somme de 800 millions de FCFA au titre des dommages-interets.

En détention préventive depuis le 9 mars dernier, il devrait sortir au mois de mars 2023. À moins qu’il interjette appel.

En attendant, l’avocat risque l’exclusion définitive du Barreau du Gabon. En effet, l’article 40 de la loi des avocats exige au Conseil de l’Ordre de tirer la conséquence inéluctable : sa radiation du Barreau sans passer devant le conseil de discipline.

Les carottes professionnelles sont-elles cuites pour le jeune avocat ? Fondamentale, la question interpelle davantage le bâtonnier qui se doit d’en tirer les conséquences de la décision prise contre son confrère.

Il faut rappeler que le 6 avril dernier, la Chambre d’accusation de la Cour d’appel judiciaire de Port-Gentil avait décidé de maintenir Me Irénée Mezui Mba en prison. Déclarant irrecevable la demande de mise en liberté sous caution introduite par le cabinet Kalmie.

La Chambre d’accusation se fondait alors sur les articles 103, 104 et suivants de la loi n°008/2019 du 5 juillet 2019 portant organisation de la justice en République gabonaise ; 115, 116, 132, 141, 143, 173 et 181 du Code de procédure pénale ; puis 70 et 71 de la loi fixant la profession d’avocat au Gabon.

Il faut encore rappeler que l’avocat Irénée Mezui Mba a été écroué le 9 mars dernier par le tribunal du chef-lieu de la province de l’Ogooué-Maritime, pour escroquerie présumée d’une somme de 700 millions de francs au détriment de la Société gabonaise de raffinage. Ce fait, pour le moins inhabituel, a provoqué le mécontentement de l’Ordre des avocats, qui a alors décidé de boycotter les sessions de la Cour criminelle.

 

Caroline Bivigou
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