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Bitam fait face, ces cinq dernières années, à une série de meurtres. Un autre vient d’ailleurs d’être enregistré dans la ville des Trois-Frontières.
La victime est une jeune compatriote âgée de 16 ans, identifiée comme étant Dallas Mbazogo Megné. Son corps a été découvert dans une des chambres d’une habitation détruite par un violent incendie, au quartier Essangui.
À ce qui semble, il s’agit d’un meurtre maquillé. C’est du reste ce que l’on retient de la déclaration faite devant par la procureure de la République près le tribunal de première instance du chef-lieu de la province du Woleu-Ntem, hier.
Perrine Ada Obiang confirme en effet que « dans la nuit du 12 au 13 octobre 2022 un incendie était déclaré aux environs de 3 heures du matin au quartier précité ». Et qu’à la suite de cela, un corps sans vie était retrouvé dans l’une des chambres de la maison.
Une fois l’information parvenue à leur niveau, les officiers de police judiciaire (OPJ) de la brigade de gendarmerie centre de Bitam ont saisi la procureure de la République. Cette dernière a immédiatement diligenté une enquête pour en savoir davantage sur ce drame.
« Les indices recueillis ont orienté les enquêteurs vers, Lee Joël Ollomo Ngou, le petit ami de la victime », assure la patronne du parquet d’Oyem. Non sans préciser que « le principal suspect est un Gabonais âgé de 22 ans, élève en classe de 1ère S au lycée évangélique Edzang-Nkulu de Bitam et vivant au quartier Mveze ».
Selon la procureure d’Oyem, le jeune homme était la dernière personne à avoir rencontré Dallas Mbazogo Megné qui venait de mettre un terme à leur idylle. « Lors de la perquisition à son domicile, il a été retrouvé un journal intime où il notait ses agissements », dit-elle.
Et dans ce document, on pouvait lire ceci : « Dallas et Clarence vont le payer avant le 14 octobre 2022. » À la lecture de ces écrits, tout laisse croire qu’il avait prémédité son acte.
Au-dela de la perquisition, divers ouvrages avaient été également découverts dans ladite chambre qui expliquaient comment des crimes étaient commis par des meurtriers dits intelligents. Des ouvrages tels que « Le jeune homme et la mort », « Un meurtre est-il facile ? », « L’assassin habite au 21e », « Le Mystère de la chambre Jaune ».
Interpellé et questionné en enquête préliminaire par les OPJ, puis devant la procureure lors de son défèrement, Lee Joël Ollomo Ngou était inculpé des faits présumés d’assassinat et d’incendie volontaire. Des crimes prévus et punis par les articles 223, 223-1, 223-4 et 330 du Code pénal.
Aussi, reconnaissait-il, selon Mme Ada Obiang, les faits qui lui sont reprochés. « Dallas et moi entretenions une relation amoureuse platonique depuis près de 3 ans. Un jour, elle m’avait annoncé qu’elle était amoureuse d’un autre garçon appelé Clarence », aurait-il déclaré lors de son audition au parquet d’Oyem.
Sa petite amie lui aurait alors demandé d’accepter cette nouvelle situation. Ce qu’il aurait fait, surtout après avoir reçu la promesse qu’elle ne pourrait pas avoir des relations sexuelles avec le nouveau mec avant qu’elle n’obtienne son baccalauréat.
Mais elle n’aurait pas tenu sa promesse. Début octobre, par le biais de la petite sœur de Dallas, le mis en cause apprendra que son « rival » Clarence s’était enfermé dans la chambre avec sa « dulcinée ».
L’information a irrité Lee Joël, qui s’était persuadé que Dallas n’avait pas tenu sa promesse. Sa colère sera encore plus lorsque, se rendant au domicile de la fille dont il est amoureux, il l’aurait trouvée au salon, en train de s’amouracher avec Clarence.
Plus tard, Dallas l’aurait informé de la fin de leur relation et choisissait Clarence comme unique petit ami.
Le 12 octobre dernier, en fin d’après-midi, Lee Joël Ollomo Ngou se serait à nouveau rendu au domicile de Dallas. Ne l’y ayant pas trouvé, il serait revenu peu avant minuit.
Cette fois est la bonne. Dallas est bien là. Mais elle aurait insisté, lors de leur échange, à lui dire qu’elle aimait désormais Clarence avec qui elle aurait déjà eu des contacts sexuels.
C’est à partir de cette révélation que, fou de rage et envahi par la haine, il se serait jeté sur elle et aurait commencé à l’étrangler. Mais, se débattant, Dallas aurait réussi à le renverser et monter sur lui, tentant d’échapper à son emprise.
Une domination de courte durée, puisque Lee Joël parviendra de nouveau à l’étrangler pendant plusieurs minutes, avant de la relâcher. Constatant qu’elle était toujours en vie, il se serait muni d’une serviette qu’il aurait noué autour du cou de sa victime.
À bout de force, Dallas s’évanouit. Son bourreau se rend alors à la cuisine d’où il serait revenu avec une boîte d’allumettes et deux couteaux de cuisine.
Les couteaux lui aurait servi à couper la fiche du ventilateur avec laquelle il aurait attaché les mains de sa victime par l’arrière. Puis, l’ayant mise à plat ventre, il lui plantait un coup de couteau dans la nuque et à plusieurs autres endroits du corps.
« Le mis en cause a déclaré qu’il voulait la tuer parce qu’elle l’avait trahi. Ensuite, selon ses propres aveux, il décide de maquiller son acte en incendiant la maison, avant de s’enfuir », a rapporté la procureure d’Oyem.
Pour le présumé assassin, c’était presque le crime parfait. Mais son forfait sera vite démasqué par les enquêteurs qui l’interpellent au sein de son établissement.
Désormais, il séjourne à la prison centrale du chef-lieu de la province du Woleu-Ntem, en attendant d’être jugé pour ce crime crapuleux. « C’est aussi le moment de s’insurger contre la hausse de la délinquance dans le Woleu-Ntem, notamment chez les enfants âgés entre 16 et 25 ans. J’invite aussi les parents à prendre leurs responsabilités quant au suivi de leurs enfants », a lancé l’autorité judiciaire.
Caroline Bivigou
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Caroline Bivigouhttps://gabontelegraph.com/author/guyromualdmabickayahoo-fr/
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