
GT 19 juillet 2022 — Le 01 juillet au pk6, trois jeunes hommes armés de couteaux ce sont déchaînés sur un homme en le dépouillant de ses téléphones, ses sous et autres biens sous le regard impuissant des témoins présents sur les lieux.
Face à la récurrence des braquages, les Gabonais, inquiets, cherchent des réponses à ce phénomène qui embrase la société surtout dans les grandes villes, et dans certains quartiers. Le Gabon, longtemps été considéré par ses citoyens comme un pays sûr pour y vivre, bascule dangereusement vers la violence de rue.
D’ailleurs, une enquête de juin 2022 de l’agence Afrobarometer montrent que la sécurité s’est dégradée dans le pays au cours des cinq dernières années. Pourtant certains chercheurs avaient, dès les années 80, prévenu sur un risque d’escalade de violence. Fotso par exemple affirmait que la capitale gabonaise allait bientôt passer à l’heure du banditisme sauvage [si rien n’est fait Ndlr].
Depuis lors, le phénomène ne s’est pas arrêté. Bien au contraire, la géographie des braquages et autres délits perpétrés contre Gabonais et expatriés tant même à se diversifier. En effet, alors que pendant longtemps l’insécurité était plus spécifique aux quartiers défavorisés, elle s’étend désormais même aux quartiers huppés, note le rapport d’Afrobarometer.
Selon Brice Louis Mboulembano, sociologue du travail et des organisations, les raisons sont multiples. Le phénomène de paupérisation vécu par les ménages où résident de ces jeunes est certes un facteur essentiel qui pourrait expliquer le recours au braquage pour se faire des revenus de survie.
Le sociologue note par ailleurs que le suivisme est également un facteur déterminant dans le braquage. Il y a chez ces jeunes comme un besoin d’afficher sa force afin d’exister dans un environnement social où, n’ayant pas d’autres plateformes d’expression, le recours à la violence devient systématique. « L’objectif visé est de se faire un nom afin de marquer leur domination dans le groupe ( Gang ) », analyse Brice Louis Mboulembano.
Comprendre les mobiles psychologiques Et sociologiques de cette tendance à la violence aiderait à mieux envisager les solutions. Selon un sociologue que nous avons interrogé, une des solutions serait d’aménager pour les jeunes des espaces où ils pourraient laisser exprimer leurs instincts.
D’après l’expert, l’organisation de compétitions sportives, de concours d’arts, devrait permettre de canaliser cette force animale interne et réduirait considérablement la fréquence des braquages.
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