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Brésil : duel Lula-Bolsonaro dans une présidentielle indécise

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Qui de Lula Da Silva (76 ans) ou de Jair Bolsonaro (67 ans) va présider aux destinées du Brésil, plus grande démocratie d’Amérique du Sud, durant les quatre prochaines années ? Aux urnes depuis ce matin du dimanche 2 octobre 2022, 156 millions d’électeurs brésiliens retiennent leur souffle.

Considérés comme les grands favoris devant les neuf autres, l’ancien président de gauche (2003-2010) et le sortant d’extrême-droite s’affrontent dans un premier tour de la présidentielle.

Un scrutin sous haute tension, avec ses sondages favorables à Lula (50% des votes valides) et des informations indiquant que le chef de l’État sortant (36% des sondages) pourrait refuser le verdict des urnes.

À ce stade, des analystes se demandent s’il y aura bel et bien un deuxième tour. Leader du Parti des travailleurs (PT) Lula Da Silva a marqué la vie politique du Brésil depuis un demi-siècle.

Après quatre années derrière les barreaux pour des soupçons de corruption, il pourrait faire un comeback inespéré. Pour de nombreux Brésiliens, son élection dès le premier tour permettrait d’en finir et d’échapper à quatre semaines supplémentaires de campagne à couteaux tirés jusqu’à un second tour le 30 octobre prochain.

Jair Bolsonaro a affirmé qu’il serait « anormal » qu’il n’obtienne pas au moins 60 % des voix aujourd’hui et rejette les sondages « mensongers ».

Selon plusieurs médias brésiliens, l’ancien capitaine de l’armée a lancé des attaques innombrables contre la fiabilité des urnes électroniques, laissant planer la menace d’un coup de force. La crainte d’un remake brésilien de l’assaut du Capitole à Washington en 2021, après la défaite de Donald Trump, est donc dans tous les esprits.

Lula Da Silva, qui a réuni une vaste coalition de partis, a voté en matinée à Sao Bernardo do Campo, près de Sao Paulo. Il a le vote majoritaire des femmes, des jeunes et des classes défavorisées.

Son principal challenger, Jair Bolsonaro, candidat du petit Parti libéral (PL) a voté à Rio. Il bénéficie du soutien enthousiaste des évangéliques, du lobby de l’agronégoce, des pro-armes et de l’appui plus réservé du patronat.

La majorité des Brésiliens attendent de leur président qu’il lutte contre la faim dont souffrent 30 millions d’entre eux, l’inflation et le chômage qui ont renforcé la précarité et la corruption.

Il n’y a pas que la présidentielle, ce dimanche. Puisque les Brésiliens élisent aussi leurs 513 députés fédéraux, les gouverneurs des 27 États et les députés des assemblées des États.

Comme le président, tous ont un mandat de quatre ans. Un tiers des 81 sièges du Sénat sera aussi renouvelé, mais pour huit ans.

 

Caroline Bivigou
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