Burkina Faso : l’acte qui a scellé le sort de Damiba

C’est sans doute l’acte qui a définitivement scellé le sort du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, déchu le 30 septembre dernier, cette allégeance des principaux chefs militaires faite au capitaine Ibrahim Traoré il y a deux jours.

Le 02 octobre dernier, alors que Damiba déclarait encore ne pas avoir abdiqué, Ibrahim Traoré est apparu le dimanche soir, dans une vidéo diffusée par la RTB, entouré des principaux chefs militaires du Burkina Faso qui annonçaient leur soutien au nouveau pouvoir. Un coup de massue pour l’ex président qui, dans les heures qui suivront, signera son renoncement au fauteuil.

Pourtant ce n’était pas gagné pour Ibrahim Traoré. Vu que la veille, des tirs, signe de la reprise des combats, ont été entendus près de la présidence de la République. À en croire le tombeur de Damiba, ce dernier tenterait de revenir aux commandes du pays par tous les moyens, y compris par le bain de sang. Mais, toujours selon ses dires, Ibrahim Traoré s’était refusé à cette option.

C’est donc, sans doute, dans un soucis de couper court aux velléités du LCL Damiba, et éviter ainsi toute escalade de violence, que les chefs militaires Burkinabés ont « unanimement » annoncé leur soutien au capitaine Ibrahim Traoré, nouveau président de la transition.

« Le commandement militaire des forces armées nationales composé du chef d’état-major des armées et des chefs d’état-major d’armée, à l’issue d’une réunion ce dimanche 2 octobre, a décidé à l’unanimité de soutenir le MPSR dans la poursuite de sa vision concernant la défense de la sécurité de la population » ont-ils déclaré.

« Cela pour dire aux populations de vaquer à leurs occupations et de se départir de certaines informations et allégations qui ne sont pas forcément vraies et qui tendent à jeter le discrédit sur le fonctionnement de l’armée ou la cohésion au sein des forces armées » ont-ils poursuivi.

En rassurant les populations à propos de « la solidarité de toute la chaîne de commandement pour soutenir et accompagner le MPSR dans cette lutte », le commandant en chef des armées qui s’est fait porté parole, s’est par la suite adressé aux soldats combattants du front. « Je vous invite, leur dit-il, à redoubler d’efforts, de reprendre du courage et que nous puissions redynamiser cette lutte et pouvoir redonner la paix à nos populations et apporter plus de sérénité dans nos campagnes ».

Aux dernières nouvelles, le calme est revenu sur Ouagadougou, la capitale politique du Burkina Faso. Et la vie reprend peu à peu son cours. Quant au lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, tout porté à croire que son intégrité physique ait été préservé.