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Burkina Faso : « les combats se poursuivent au sein de la présidence »

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On croyait l’accalmie de retour à Ouagadougou après les événements de ce 30 septembre qui ont abouti à l’éviction du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba par les hommes du capitaine Ibrahim Traoré. Il semble, malheureusement, que les tirs ont repris dans le quartier présidentiel depuis hier 1er octobre. C’est en effet ce qu’indiquent plusieurs sources bien introduites.

La première alerte est donnée par Bruno Ben Moubamba à travers une vidéo postée hier à 16 heures, heure de Ouagadougou, sur son compte Facebook. Alors qu’il était en séjour au Burkina Faso, l’homme politique gabonais s’est subitement retrouvé en plein champs de rafales. « Je suis pris dans une fusillade à deux pas de la présidence du Burkina Faso » écrit-il, la légende de sa vidéo dans laquelle, d’ailleurs, on peut entendre le crépitement des armes à feu.

L’ancien vice-premier ministre laisse clairement entendre que ces combats seraient dus au fait que l’ancienne puissance coloniale s’opposerait à ce que Ibrahim Traoré assume les commandes. « dit-il, la France refuse la prise du pouvoir par le capitaine Ibrahim Traoré. Elle exige que le nouveau pouvoir soit exercé par un haut gradé. Ce que refusent les forces spéciales du Capitaine Ibrahim Traoré ».

« Je me suis réfugié dans une maison aux alentours de la Présidence. Je suis, ici, en mesure de confirmer que les combats et les négociations se poursuivent au sein de la Présidence du Burkina Faso » a-t-il insisté. Et de conclure : « c’est la France qui empêche les nouvelles autorités de s’installer (au pouvoir Ndlr). Et c’est un devoir de le dire. N’en déplaise ».

Donc selon Ben Moubamba les combats ont repris à Ouagadougou et l’interview donnée par le capitaine Ibrahim Traoré atteste cet état des faits. Seule nuance, si le nouvel homme fort confirme bel et bien la reprise des affrontements, il les impute plutôt à un activisme sournois de Paul-Henri Damiba. Pour lui, c’est le président déchu qui serait à la manœuvre de ce qui apparaît comme «riposte» d’une frange de soldats restés fidèles à lui.

«Ce qu’il se passe sur le terrain, c’est qu’il y a une tentative du président Damiba d’entraîner les forces vers un affrontement» a affirmé celui qui a été porté à la tête du pays. Et de poursuivre, « le combat que nous menons ce n’est nullement pour le pouvoir, ou pour une effusion de sang (…) Si nous aurions voulu, en cinq minutes de combats, il (président Damiba Ndlr) serait pris et peut-être même tué. Mais loin de nous d’imaginer une telle catastrophe ».

Ibrahim Traoré qui a réitéré son appel aux forces vives burkinabés à le rejoindre pour la libération totale du territoire nationale, a assuré que « dans quatre, cinq ou six mois » une grande consultation sera organisée qui permettra au peuple de choisir son président. « Le pouvoir ne nous intéresse pas, il empêche de vivre normalement » a-t-il conclu.

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