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Camélia Ntoutoume Leclercq : « La lutte contre ce fléau nécessite ainsi l’implication de l’ensemble des parties prenantes »

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Dans une interview qu’elle a accordée à nos confrères du quotidien L’UNION, la ministre de l’Education nationale, Camélia Ntoutoume Leclercq, qui revient sur le phénomène des violences en milieu scolaire, promet d’infliger davantage de sanctions aux concernés, tout en privilégiant les pistes de dialogue et de sensibilisation.

C’est un phénomène qui n’est certes pas nouveau, mais dont la recrudescence donne à s’inquiéter. En l’espace de deux mois, ce sont déjà trois cas de violences scolaires identifiés dans les établissements de Libreville et de Port-Gentil. Dans cette logique, Camélia Ntoutoume Leclercq pense qu’il faut « un renforcement des partenariats multisectoriels et multidisciplinaires visant à une prévention effective, un accompagnement personnalisé mais également au respect des normes répressives.

La prévention reste nécéssaire, car le phénomène, il faut le relativiser sans en minimiser l’ampleur, ne se manifeste pas de manière égale dans le système éducatif. Par conséquent, le renforcement du dispositif de sécurité au sein et aux alentours de nos établissements scolaires, l’harmonisation des règlements intérieurs, l’implication des élèves pour des actions de communication à l’endroit de leurs pairs… constituent des approches de riposte privilégiée ».

Selon la membre du gouvernement, « les sanctions seront également appliquées avec la plus grande fermeté.
Toutes ces dispositions seront traduites dans un cadre d’intervention stratégique qui sera rendu disponible dans un proche avenir ».

Aussi, s’il est vrai que ces comportements agressifs de nos apprenants dans les lycées et collèges résultent des influences familiales et sociétales, la première responsable du département de l’éducation nationale pense que « la sensibilisation est et reste une stratégie incontournable dans la recherche de l’adoption des comportements à moindre risque chez les apprenants et les différents acteurs éducatifs. Cependant, le changement de comportement exige un temps d’adaptation par les cibles.
Pour y parvenir, il est nécessaire que chaque partie prenante, quel que soit le secteur, contribue au renforcement des connaissances à travers une stratégie de communication permanente et ciblée. Tous les acteurs sociaux doivent cerner les facteurs favorisants et les différents impacts afin que les informations diffusées soient harmonisées ».

D’abord réticente, Camélia Ntoutoume Leclercq songe peu à peu à intégrer les forces de l’ordre dans cette lutte. « Le ministère dont j’ai la charge est en partenariat avec les différentes forces de défense et de sécurité notamment les Forces de Police Nationale (FPN) dans le cadre de la sécurisation des établissements. Les anciens policiers, identifiés et dont les capacités ont été renforcées par les services techniques en tant qu’agents de sécurité scolaire ont permis de renforcer la stratégie de fouille systématique, entre autre.
Ce n’est qu’à ce prix que nous réaliserons la vision du président de la République, Ali Bongo Ondimba, qui n’a de cesse de souligner le caractère prioritaire de la jeunesse gabonaise, dans les politiques et programmes de développement du pays : une jeunesse bien formée, en bonne santé mentale et physique ».

 

Jean Marc Azizet
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