Centre d’accueil d’Angondjé : inquiétudes chez d’autres responsables et salariés

Alors que trois d’entre eux séjournent à la prison centrale de Gros-Bouquet depuis plus d’un mois, d’autres responsables et salariés du Centre d’accueil pour enfants en difficulté sociale (CAPEDS) d’Angondjé pourraient les y rejoindre.

En attendant la fin de l’enquête ouverte à cet effet et donc de connaître leurs noms, il y a de s’en inquiéter pour eux, depuis l’annonce de leur suspension décidée par le ministre de la Santé et des Affaires sociales, Dr Guy Patrick Obiang Ndong.

Les exclus seraient mêlés aux trafics et aux violences sur les enfants du Centre, selon des sources judiciaires. Lesquelles sources font état d’une tentative de vente d’enfants à des familles désireuses.

Ne doivent désormais plus mettre les pieds dans la structure : l’intendant, le responsable du service communication, les chefs des services Éducation et Action éducative, une technicienne de surface, un coursier, un agent du nettoyage et un agent en poste au service social de Basile Ondimba. Comme habitées par un esprit de cruauté, ces personnes-là seraient impliquées dans un réseau de trafiquants d’enfants.

Ils auraient été pris en flagrant délit de tentative de vente de bambins aux personnes qui leur auraient exprimées le besoin, moyennant des sommes allant jusqu’à 3 millions de francs.

L’une des personnes suspendues se trouve déjà derrière les barreaux. Il s’agit de Rodrigue Ndjiang Ilambi, l’intendant du Centre d’accueil pour enfants en difficultés sociales d’Angondjé. Il aurait régulièrement profité de son titre pour s’ériger en véritable bourreau des enfants accueillis dans cet orphelinat.

Comme nous l’écrivions dans une publication antérieure, le crime a été révélé suite à une enquête confiée à la Direction générale des contre-ingérances et de la sécurité militaire (DGCISM), après une plainte contre X reçue en octobre dernier.

Selon l’enquête, Rodrigue Ndjiang Ilambi aurait ces enfants déjà en détresse, avec la complicité de Fortune Mengué Essia, l’assistante sociale et infirmière dudit centre, et de Hortense Tossou, une commerçante béninoise exerçant son activité à proximité de la structure.

Sieur Ndjiang Ilambi se livrait à un grand trafic au sein de l’orphelinat, notamment en escroquant des pensionnaires étrangers en leur faisant diverses promesses.

L’enquête révèle, par exemple, une fugue sur une pensionnaire béninoise avec donc la complicité de Hortense Tossou. Plus grave, il aurait transformé certaines filles recueillies par le centre en objets sexuels, en leur promettant des postes de responsabilité et bien d’autres avantages.

Toujours concernant Rodrigue Ndjiang Ilambi, les détournements des dons faits au centre d’accueil pour enfants en difficultés sociales d’Angondjé était aussi un de ses sports favoris. « L’intendant vendait certains présents reçus des donateurs et, pour d’autres, il cadeautait ses conquêtes féminines« , confient nos sources.

De plus, il se serait accaparé d’une donation faite par la Première Dame du Gabon. Ce qui apparaît comme un sabotage de son action, elle qui est très engagée pour l’amélioration des conditions d’existence des couches sociales les plus vulnérables.

De son côté, toujours selon les conclusions de l’enquête sus-évoquée, Fortune Mengué Essia n’hésitait pas à battre les enfants, y compris les malades. S’en était trop, d’où la plainte déposée à la DGCISM.

Au terme de celle-ci, les trois individus ont été présentés devant le parquet de la République, le 14 novembre courant. À l’issue de leur audition, ils ont été inculpés des faits présumés de trafic et complicité de trafic d’enfants, mais aussi de détournement et d’agression sexuelle.

Puis, des mandats de dépôt ont été délivrés à leur encontre. C’est donc à la prison centrale de Gros-Bouquet qu’ils vont attendre leur jugement.

D’autres personnes nouvellement sanctionnées pourraient, elles aussi, répondre des faits qui leur sont reprochés devant la justice.