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CNSS : Jamil Moudouma, ancien chef comptable placé sous mandat de dépôt

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L’on avait pensé, l’incarcération de certains de ses cadres et, surtout, de l’enlèvement d’une auditrice, que le dossier de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) était définitivement rangé. Mais non, car l’enquête qui se poursuivait dans le silence, vient de faire une autre victime.

Il s’agit de Jamil Moudouma. Inculpé pour présomption de complicité de détournement de fonds publics, instigation aux menaces et enlèvement, l’ex-chef comptable de la CNSS a été placé sous mandat de dépôt à la prison centrale de Gros-Bouquet, après son défèrement au parquet de la République et son audition par un magistrat instructeur, ce vendredi 6 janvier 2022, selon des sources concordantes.

Lui aussi cadre de l’organisme public de prestations sociales,  Armand Onguia Ongaye a été pour le fait de déclarations mensongères, indiquent les mêmes sources. Lesquelles assurent qu’il a cependant été laissé en liberté.

Le vendredi 11 novembre 2022, dame Alima, une des deux femmes devant mener un audit interne à la Caisse nationale de sécurité sociale, avait été kidnappée, alors qu’elle attendait un transporteur en commun debout à l’entrée du siège social de l’institution. Il était environ 15 heures quand elle avait été enlevée ce jour-là, avant d’être ramenée au même endroit, plus de 8 heures après, en état de choc psychologique.

Il ne faisait aucun doute que ce Kidnapping était lié au travail de vérification des finances de la CNSS qu’effectuait Alima. Elle avait déjà réussi à déceler une soustraction frauduleuse d’un montant de 250 millions des comptes de la Caisse.

Se sentant désormais en danger, les personnes mêlées à cette mafia avaient commencé à la menacer. Selon nos sources, l’enquête policière a par exemple révélé que l’ancien chef comptable avait effacé des écritures comptables qui portaient justement sur un montant de 250 millions décaissé sans justificatif.

Les enquêteurs auraient également mis la main sur des échanges entre sieur Moudouma et les ravisseurs d’Alima. Des preuves suffisantes pour l’accabler et qui montrent que les kidnappeurs en question n’étaient pas des inconnus.

Quelques temps après l’enlèvement d’Alima, le procureur de la République près le tribunal de première instance de Libreville, André Patrick Roponat, avait annoncé, à la faveur d’un point-presse, l’ouverture d’une enquête pour faire la lumière sur cette affaire. Celle-ci a donc abouti à l’interpellation et à l’incarcération de Jamil Moudouma.

Pour rappel, Alima menait un audit interne à la Caisse nationale de sécurité sociale, suivant une décision du gouvernement de contrôler la gestion de cette entreprise parapublique.

« A la CNSS, il y a de la mafia, des individus qui terrorisent parce qu’ils ont certainement pillé, détourné, volé. Ils font tout pour terroriser et humilier ceux qui font leur travail« , ont récemment dénoncé les syndicats.

 

Caroline Bivigou

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