
GT 02 août 2022 – Jugé lundi dernier par la Cour criminelle spécialisée, le natif de Bata en Guinée équatoriale n’a écopé que de 3 ans de réclusion pour ce crime puni de la réclusion criminelle à perpétuité, conformément à l’article 105 du Code pénal.
Il encourait la réclusion criminelle à perpétuité, conformément à l’article 105 du Code pénal. Lequel dispose : « Quiconque aura contrefait, falsifié, altéré ou détruit des billets de banque ou pièces de monnaie ayant cours légal au Gabon, ou participé à l’émission ou à l’exposition desdites pièces ou billets de banque contrefaits, falsifiés ou altérés ou à leur introduction sur le territoire gabonais, sera puni de la réclusion criminelle à perpétuité. »
Mais Salvador Diosdado Ondo Mba l’a échappé belle. Jugé lundi dernier par la Cour criminelle spécialisée, le natif de Bata en Guinée équatoriale n’a été condamné qu’à 3 ans de réclusion et à 180 mille francs d’amende.
À l’annonce de ce verdict, nombreux dans la salle d’audience ont été stupéfaits par la clémence de la juridiction précitée. Tant les faits sont graves, et l’accusé ne les a pas réfutés.
C’est courant août 2019 que sieur Ondo Mba a été pris, dans la zone d’Avéa, main dans le sac, a rappelé le greffier d’audience. Pour s’acquitter de ses frais de transport, il avait remis au chauffeur de taxi un billet de 5000 francs.
Un échange houleux s’en est suivi lorsque le transporteur urbain s’aperçoit qu’il s’agit d’un faux. Suivant la scène, des gendarmes viendront s’enquérir de la situation.
Questionné d’abord sur place, le ressortissant equatoguinéen passé aux aveux. Les agents vont ensuite le conduire dans leurs locaux pour en savoir davantage.
Là-bas, Salvador Diosdado Ondo Mba informe qu’il détient d’autres billets de banque contrefaits à son domicile, sis à Okala. S’y rendant dans le cadre d’une perquisition, les gendarmes vont effectivement découvrir de la fausse monnaie en coupure de 5000 francs et un appareil servant à leur fabrication.
Des preuves tangibles qui ne laissent aucun doute sur sa participation dans le faux-monnayage. D’où son défèrement devant un magistrat instructeur, lequel va le placer en détention préventive à la prison de Gros-Bouquet après l’avoir inculpé du crime de contrefaçon de billets de banque, en plus du délit de défaut de carte de séjour.
À la barre, Salvador Diosdado Ondo Mba raconte que « tout est parti lorsqu’une connaissance m’a proposé d’aller chez elle pour nettoyer des billets de banque ». La connaissance en question, un Camerounais, lui aurait ensuite expliqué la possibilité d’en fabriquer davantage et devenir riche. « Sauf qu’il manquait un produit indispensable à la fabrication de faux billets », relate l’accusé.
Chez lui, il dispose d’une somme d’un million de francs qu’il entendait compléter pour ses fiançailles avec une Gabonaise de Bitam. À l’en croire, il aurait remis à son ami cet argent pour acheter ledit produit.
L’on pourrait penser qu’il avait effectivement besoin de plus de moyens financiers pour sa déclaration d’intention de mariage auprès de ses « beaux-parents ». Mais l’ami va s’évader dans la nature avec l’argent. « Les faux billets que je détenais m’avaient été remis par mon ami en question », dit-il en regrettant.
Avec autant d’aveux, il était impossible pour lui de s’en tirer à bon compte. Enfin quasiment.
Puisque, à défaut d’apporter la preuve matérielle confirmant l’accusation sur le faux-monnayage, le représentant du Ministère public aurait pu évoquer la complicité du prévenu dans ce crime. Et, in fine, le faire condamner à la même peine que l’auteur, comme le stipule le Code pénal.
Salvador Diosdado Ondo Mba a probablement été sauvé par son attitude coopérante tout au long de l’instruction à la barre. En admettant être bien au courant que les billets en sa possession étaient faux.
Mais également par les arguments développés par son défenseur, Me Aymérie Ghislain Nzeng Allogo qui a immédiatement plaidé coupable, tout en appelant à la requalification du crime de « contrefaçon de billets de banque » en celui de « détention de billets de banque contrefaits ».
C’est tout heureux qu’il a regagné le pénitencier en sachant que, au regard de la sanction pénale prononcée à son encontre, il y sortira exactement le 13 août prochain.
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