Économie

Contrôle de la DGCC : gare au serpent qui se mord la queue

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Si les populations du Grand Libreville ont applaudi la décision d’amplifier les contrôles des brigades de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes ( DGCCRF), elles redoutent cependant qu’il ne puisse se développer un phénomène bien connu chez nous, qui réduirait à néant tous les efforts pour lutter contre la vie chère.

Nous en parlions hier, la DGCCRF envisage d’accroître la fréquence des contrôles sur le terrain, espérant ainsi prendre la main dans le sac les commerçants qui s’emploient à contourner les dispositions légales, notamment en pratiquant d’autres prix. Une bonne initiative, de l’avis de la majorité des consommateurs que nous avons interrogés.

Quelques-uns, par contre, craignent de voir prospérer un autre phénomène bien connu chez nous : le raquet systématique des commerçants par ces nouvelles brigades déployées sur le terrain. Toute chose qui aurait un effet totalement contraire au résultat escompté.

Ceux-là pensent qu’il serait contre productif de déployer des contrôleurs partout sur le terrain s’il n’y a aucun mécanisme pour les contrôler en retour. Libres de toute surveillance, ces agents publics pourraient, en effet, succomber à la tentation des pots de vin ou même à de l’abus d’autorité.

En l’absence d’un mécanisme de contrôle des contrôleurs, il pourrait parallèlement se développer un phénomène de contrôles inopinés, à l’initiative de deux, trois agents isolés. « Remarquez que s’ils annoncent à l’avance leurs descentes sur le terrain, ils leur sera difficile de surprendre les commerçants véreux. Il faut donc des contrôles inopinés et officiels en même temps » fait observer le politologue Christopher Bakita.

Le penseur suggère plutôt une approche plus participative qui impliquerait les victimes des spéculations de prix elles-mêmes. « Finalement, les meilleurs contrôleurs restent les consommateurs eux-mêmes. Ils sont au contact des ces commerçants et ils savent qui trichent et qui ne le fait pas. La DGCCRF gagnerait à s’appuyer sur eux » dit-il.

 

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