Société

Décharge de Mindoube : « On se bat comme on peut pour survivre », dixit Steeven

Une vue de la décharge de Mindoubé. ©DR

GT 04-août-2022 – Considérée comme pollueur national depuis plusieurs années de par son rassemblement en tas d’immondices et la surcharge de cette zone, la décharge municipale de Mindoube, désormais gérée par l’entreprise publique de gestion et de traitement de déchets ménagers, Clean Africa, est encore aujourd’hui le lieu de vie et de travail de plusieurs jeunes gabonais.

Devant faire corps de jour comme de nuit avec les ordures ménagers et industrielles venant des quatre coins du Grand Libreville, ces jeunes , qui pour la plupart ne connaissent pas le chemin de l’école, sont contraints de mettre leur vie en danger au profit de leur survie. Récit d’un jeune déchargeur gabonais, Steeven, qui y travaille depuis son jeune âge.

« Je quitte mon domicile en matinée aux alentours de 8 heures ou 9 heures, car je vis entre le pont qui sépare la commune de Libreville à celle d’Owendo. Mon quotidien c’est de venir à décharge chaque matin pour faire du recyclage. Lorsque les camions arrivent pour décharger, je récupère les articles qui sont encore utilisables. Par exemple les palettes, les bouteilles, les objets en plastique et bien d’autres. Par la suite, j’expose les différents produits, car nous avons des clients qui reviennent de la ville et nous fixons les prix en fonction de la demande. Pour les palettes, au départ on les vendait à 500 FCFA, désormais elles sont à 1000 FCFA. Nous faisons aussi des ventes en équipe, pour maximiser sur les gains ».

La question de la santé

« Je ne travaille pas avec des équipements de protection, je suis exposé à tous les dangers que peut produire la décharge. On trouve le ligne dans certains bacs et on travaille avec. À plusieurs reprises je suis tombé malade. J’ai eu à faire des paluds, j’ai eu des diarrhées et surtout des maux d’estomac. Il faut savoir que nous mangeons ce qui revient des bennes à ordures, les boîtes de conserve. Mais nous n’avons pas vraiment le choix. Grâce à cette activité à la fin de la journée je peux me retrouver avec 30,000 FCFA, quand la journée n’a pas été bonne parfois c’est moins, peut-être 20,000 FCFA.

« Nous aimerions vraiment qu’ils nous accompagnent. Nous ne voulons pas aller faire de mauvaise chose dans la rue, s’ils veulent nous déguerpir nous allons partir sans faire de bras de fer car c’est leur terrain et nous on se bat comme on peut pour survivre ».

Alors que le ministre de d’état, ministre de l’intérieur, Lambert Noël Matha et ses collègues de la Santee et des Affaires sociales et de l’Education nationale, s’y sont rendus le jeudi 4 août dernier pour mettre en application un certain nombre de mesures, dont le retrait de ces jeunes qui vivent à la décharge de Mindoube, ces derniers lance un appel à l’aide.

Jean Marc Azizet

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