Le Croustillant

Esther Miracle : la filouterie politique s’invite à la détresse des familles des victimes et des rescapés

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Quand l’opportunisme devient une règle, les valeurs morales foutent le camp. Généralement. Et là, il ne serait pas superflu de parler de filouterie.

Depuis la survenue du drame du bateau Esther Miracle qui a coulé le 9 mars dernier, au large des eaux gabonaises, plusieurs acteurs politiques en font un moyen pour apparaître. Mais ce n’est pas étonnant, car la pluie fait toujours apparaître les escargots.

Il en est ainsi de Bertrand Zibi Abeghe, Dieudonné Minlama et de bien d’autres acteurs politiques qui tentent de donner l’impression d’être plus compatissants que le reste des compatriotes, face à cette tragédie. Comme quoi, l’hypocrisie est un hommage à l’intérêt.

L’ancien député de Minvoul s’est récemment fondu dans une déclaration pour le moins clownesque, en accusant le gouvernement de mentir aux familles des victimes et aux Gabonais. Faisant fi de ce que, en pareille circonstance, la solidarité doit être le plat le mieux partagé. Et non le déchirement ou la calomnie.

Depuis maintenant 15 jours, l’Exécutif gabonais a ouvert la voie à une chaîne de solidarité au bénéfice des familles des personnes disparues ou décédées. Mais aussi des voyageurs ayant pu être sauvés.

Il est évident que la consternation habite tous ces compatriotes depuis la survenue du naufrage. Dès lors, si le deuil décrété est difficile à faire, il ne faudrait pas en rajouter davantage.

Si tous les coups sont permis en politique, il n’en demeure pas moins que la première réponse à la souffrance humaine doit être la solidarité. C’est une urgence vitale en cas de conflit, de catastrophe naturelle ou d’épidémie. Ce, que l’on s’apprécie ou pas.

C’est ce que l’opposant gabonais Bertrand Zibi Abeghe, actuellement en séjour à l’étranger, n’a donc pas pu capter et intégrer. Tout comme le président de l’Observatoire national de la démocratie et candidat à la présidentielle de 2016, Dieudonné Minlama Minto’o qui, le 16 mars dernier, a eu les mots durs à l’endroit du gouvernement lors de sa visite au port môle.

Bien avant ces deux personnages, d’autres responsables et partis politiques ont prêché pour leurs chapelles. C’est le cas de l’Union nationale de Paulette Missambo et du Rassemblement pour la patrie et la modernité d’Alexandre Barro Chambrier, qui ont multiplié les descentes de terrain plutôt que de se joindre à la communauté pour honorer la mémoire des disparus et soutenir leurs proches et les survivants du naufrage.

Certains ont même fait le zouave, en parlant de « sécurisation des frontières maritimes ». Comme s’il en existe entre Port-Gentil et Libreville qui sont deux villes gabonaises. Il y a de quoi s’inquiéter de cette déficience récurrente.

Au demeurant, vouloir tirer parti de l’actualité doit cesser d’être le phénomène par lequel les opposants gabonais devraient surgir dans l’espace public, hors de la sphère politique en prétendant s’y intéresser. Car, l’on sait que l’objectif principal derrière est d’en faire une exploitation pour améliorer leur image médiatique.

L’enquête menée en ce moment par les services judiciaires devraient permettre la manifestation de la vérité sur les circonstances du drame. Et c’est pour montrer sa détermination à aller au bout de ce dossier que la justice a déjà procédé à plusieurs interpellations.

La Rédaction

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