Économie

Franc CFA : la coopération monétaire avec la France n’a pas profité aux pays de la Cémac

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Voilà un enseignement qui pourrait sceller la mort du franc de la communauté financière africaine (FCFA), monnaie commune à quatorze Etats africains et hérité de la colonisation française.

Et pour cause : la coopération monétaire avec la France, dans le cadre de cette monnaie, n’a guère boosté le développement des pays qui l’utilisent. Particulièrement les nations membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac).

L’observation a été faite par le Pr Alain Kenmogne Simo de l’Université de Yaoundé II SOA et le Pr Dieudonné Mignamissi, agrégé des sciences économiques. C’était lors du colloque sous-régional de haut niveau qui vient de se tenir à Libreville, sur le thème « monnaie et développement en Afrique centrale« .

Devant une assistance très attentive, les deux experts ont démontré qu’en dépit de la stabilité des prix, les pays de la zone Cémac n’ont pas toujours été classés parmi les meilleurs en termes de performances macroéconomiques, un demi-siècle après la signature de la convention de coopération monétaire de 1972. Ce qui fait dire que cette monnaie, appelée autrefois franc des colonies françaises d’Afrique, constitue un frein à l’émergence de nos économies.
Du point de vue strictement économique, nos experts ont aussi démontré que « le FCFA est un élément d’inertie des économies africaines de la zone« . Ils font allusion, entre autres, à la part des échanges intracommunautaires, à la compétitivité-prix, au financement de l’économie et à l’objectif de croissance dans les missions des banques centrales de la zone.

Bien qu’arrimé à l’euro depuis 1999, la monnaie commune aux pays de la Cémac conserve toujours une garantie institutionnelle de la part du Trésor français. D’autres voix soutiennent que cet arrimage à l’euro, considérée comme une monnaie forte, fait que nos économies souffrent d’un problème de compétitivité-prix à l’export.

Or une monnaie forte agit comme une taxe sur les exportations et une subvention sur les importations, rendant difficile l’obtention de l’équilibre de la balance commerciale.

Bref, il y a tout un tas de griefs faits au FCFA. Au point que l’on en vienne à appeler les Etats membres à sortir de cette monnaie.

 

Evrah Bavek

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