Politique

Gabon : les grandes manœuvres d’Ali Bongo pour 2023

Les grandes manœuvres d’Ali Bongo. ©DR

Libreville – Source Jeune Afrique

La démarche est encore empruntée. Le pas, en revanche, est fermement décidé. Samedi 12 mars, 10 h 30, Jardin botanique de Libreville. Ali Bongo Ondimba s’avance à la tribune. Face à lui, la foule des grands jours, celle d’avant le Covid-19. Près de 8 000 personnes, chauffées à blanc, agitant des drapeaux aux couleurs du Gabon et scandant « Ali, Ali, Ali ! »

L’ambiance est électrique. Cela fait quatre ans. Quatre ans que le chef de l’État n’a pas pris publiquement la parole devant les militants du Parti démocratique gabonais (PDG). Ce samedi, à l’occasion du 54e congrès de la formation que feu le président Omar Bongo Ondimba a fondée le 12 mars 1968, il renoue avec son passé.

En octobre 2018, alors qu’il est à Riyad pour assister à un forum international, Ali Bongo Ondimba est victime d’un AVC. Physiquement, les séquelles sont encore visibles. Le président marche aujourd’hui à l’aide d’une canne. Son débit de parole est légèrement ralenti. Mais intellectuellement, « la machine fonctionne aussi bien qu’avant. Il a recouvré son niveau d’anglais. Il s’exprime parfaitement », constate le ministre de l’Environnement, Lee White, d’origine écossaise.

La différence, selon ses proches, est plutôt à chercher du côté de sa détermination. Comme s’il cherchait à rattraper le temps perdu. « Le rythme de travail s’est accéléré, souffle l’un de ses collaborateurs. Le président est plus exigeant avec nous. Il attend plus de résultats et plus vite. »

Autre épreuve, collective celle-là, qui explique en partie ce besoin d’accélérer le tempo à près d’un an et demi de la prochaine présidentielle : la pandémie de Covid-19. Dès mars 2020, le Gabon avait tiré la sonnette d’alarme. Dès les premiers cas de contamination, le pays boucle ses frontières et instaure un couvre-feu. Le 10 mars 2022, deux ans presque jour pour jour après l’apparition des premiers cas au Gabon, Ali Bongo Ondimba annonce à la radio-télévision la levée de toutes les mesures restrictives, du couvre-feu au port du masque en extérieur. Au grand soulagement des populations. Entre-temps, la riposte a porté ses fruits. « L’une des meilleures sur le continent », constate un épidémiologiste. Le Gabon est l’un des pays d’Afrique où la létalité, c’est-à-dire le nombre de morts dus au virus, est la plus faible et où le taux de guérison est le plus élevé. Il est aussi aujourd’hui l’un des pays africains où la couverture vaccinale (30 % environ de la population à date) est la plus étendue.

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