Agacée par un « chantage gazier » de la part de Vladimir Poutine, la Commission européenne veut fixer un prix plafond pour l’achat de gaz russe. Elle prend le risque que le président russe cesse complètement d’approvisionner le vieux continent, ce qui ferait davantage grimper les cours. L’Europe envisage parallèlement négocier des prix d’achat moins élevés avec d’autres fournisseurs tel que la Norvège ou les Etats-Unis.
La Commission de Bruxelles a proposé mercredi une série de mesures destinées à « réduire les prix du gaz » pour les Européens tout en limitant les revenus de Gazprom qui contribuent à financer la guerre en Ukraine. « Nous allons proposer de plafonner les prix du gaz russe », a déclaré la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen. Sans toutefois indiqué par quel mécanisme elle entend contraindre le Kremlin à se soumettre à ce diktat.
Aucun niveau de prix n’a été divulgué. La mesure avancée par plusieurs Etats membres dont la France, doit encore être avalisée par les Vingt-Sept. Il resterait notamment à convaincre l’Allemagne qui serait la grosse perdante dans cette affaire. Cette proposition de la Commission, avec d’autres, doit être examinée lors d’une réunion des ministres de l’Energie demain vendredi à Bruxelles.
Von der Leyen reste convaincue que plafonner le prix du gaz russe est « une option plus réalisable ». Et pour cause, la dépendance de l’Union vis-à-vis de la Russie est désormais limitée. Gazprom ne cesse de réduire les volumes exportés vers l’Europe pour punir l’Occident de son soutien à l’Ukraine tout en faisant monter les prix. La Russie ne représente plus aujourd’hui que 9 % de l’approvisionnement des Vingt-Sept, contre 40 % au début de la guerre, a souligné Ursula von der Leyen. Autrement dit, le risque que Vladimir Poutine ferme totalement le robinet du gaz est assumé. Même si, pour l’heure, aucun autre fournisseur n’est en mesure de combler les besoin du continent à des meilleurs prix que ceux pratiqués par la Russie.
Par Gael-Claude Mbadouma
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