A la UneÉconomie

Intégration économique : le bakchich, une pratique pénalisante pour le commerce en zone Cémac

Ecouter cet article

Simplement triste ! Ainsi réagissent de nombreux économistes, y compris le président de la Commission de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac), le Pr Daniel Ona Ondo, après les conclusions de l’enquête de la Banque mondiale sur l’intégration économique dans notre sous-région.

Ladite enquête indique « environ 46% du coût total payé pour le dédouanement d’un camion de 10 tonnes, entre la Cameroun et le Gabon, proviennent  des frais non officiels« . Parallèlement, sur le même trajet, un camion peut faire l’objet de 44 fois, ce qui prolonge la durée du voyage entre leurs frontières communes.

D’où la réaction de l’ancien chef du gouvernement gabonais, qui pense que « ces faits constituent un goulot d’étranglement dans le processus d’intégration sous-régionale« . Une réaction confortée par l’institution de Bretton Woods, qui assure que 24% de commerçants se déplaçant entre le Gabon et le Cameroun sont soumis aux frais discrétionnaires imposés par de véreux agents des douanes et des forces de défense et de sécurité.

À la lumière de ces informations, il est évident que l’enquête de la Banque mondiale pointe du doigt la corruption de tous les corps qui se servent sur le corridor routier. Avec un grand nombre de contrôles parfois informels.

Au Cameroun et au Gabon, ces agents véreux sont appelés « mange mille » ou « morpions« . Il s’agit d’une expression populaire qui désigne, dans la zone franc de l’Afrique, un gendarme ou un policier corrompu cherchant n’importe quel prétexte pour verbaliser un automobiliste afin de monnayer son indulgence.

Autant dire une mentalité de sous développement qui pénalise le commerce en augmentant les coûts de transaction.

 

Caroline Bivigou

Laisser un commentaire