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Entre ceux qui y voient un châtiment des génies en colère et ceux qui estiment qu’il s’agit simplement des effets néfastes du réchauffement climatique, la question divise actuellement à Lambaréné, dans le Moyen-Ogooué, alors que la ville est plongée sous les eaux depuis plusieurs jours déjà.
La ville du Grand Blanc est inondée suite à de fortes précipitations qui s’y sont abattues la semaine écoulée. Une situation qui oblige les habitants à recourir à un nouveau moyen de transport pour se déplacer : la pirogue. Une véritable « Venise à la Gabonaise », ironise un jeune.
En trois ans, le chef-lieu de la province du Moyen-Ogooué a connu trois fois plus d’inondations que lors des dix années précédentes. Pour les autorités, cet état des choses est dû au dérèglement climatique. Et rien d’autre.
Selon ces mêmes autorités, plus de chaleur entraîne plus d’évaporation des eaux de mer, donc plus de formation de nuages. Ce qui a pour conséquence d’augmenter les précipitations.
Généralement, ces crues devenues récurrentes passaient quelques heures après que les pluies se soient arrêtées. Mais cette fois, voilà plusieurs jours déjà que les eaux ne se sont toujours pas retirées.
Un fait étrange pour bon nombre de riverains. Aussi, ont-ils vite fait de trouver une explication dans une probable colère des génies. « Ogowè, le génie de l’Ogooué, serait très en colère. Des pêcheurs ont perturbé son sommeil et profané son sanctuaire », pense Justin Moussirou, plus connu sous l’appellation « Mouss », maître bwitiste.
Quoi qu’il en soit, colère des génies ou pas, ces inondations font les bonnes affaires des détenteurs des pirogues. Lesquels se frottent les mains.
Devenu le seul moyen de déplacement, le trajet en pirogue se monnaie jusqu’à 400 FCFA, quatre fois plus que la normale. Une attitude des piroguiers qui écœure Liliane Kengue, une habitante du quartier Evouang, l’un des plus impactés. « C’est vraiment honteux que certains profitent de ça pour se faire de l’argent sur le dos des autres. C’est ignoble ! », a-t-elle pesté.
Si pour l’heure, aucune perte en vie humaine n’est déplorée, on note cependant de considérables dégâts matériels. Partant de l’électroménager jusqu’aux cultures vivrières, les eaux ont tout détruit sur leur passage.
Pire, ces inondations à répétition pourraient emmener les habitants à vider les lieux. Un plan d’urgence est donc impératif pour la sauvegarde de Lambaréné, cette ville historique du Gabon.
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Jean Stanislas Ikambahttps://gabontelegraph.com/author/lardaction/
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