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Les faits et réalités de la coopération sino-africaine et de celle sino-gabonaise aux yeux d’un diplomate chinois aussi « africain »

TONG Xinping, Chargé d’Affaires a.i. de l’Ambassade de Chine au Gabon. ©DR

Par M. TONG Xinping

14 Ans d’expérience en Afrique ont fait de moi un diplomate chinois aussi «africain».

Parmi les 20 ans de ma carrière diplomatique, 14 en sont passés en Afrique. Une telle expérience me permet de découvrir le fait que la Chine et les pays africains, malgré la distance, partagent beaucoup de points de convergence sur les concepts et traditions. Par exemple, si tu as de belles choses, tu te sens heureux, tu as envie de les partager avec tes frères et sœurs, tes amis et voisins pour que tout le monde se sente heureux. Actuellement, ayant édifié intégralement sur la vaste étendue de son territoire une société de moyenne aisance et y ayant mis fin pour la première fois dans son histoire à la pauvreté absolue, la Chine reste attachée au développement en commun avec les pays frères africains. Nos peuples, noués par une fraternité indéfectible dans la lutte contre l’impérialisme et le colonialisme, ont frayé une voie de coopération exceptionnelle dans la recherche de leur développement et de leur redressement, et écrit un chapitre splendide de solidarité dans un monde en proie à des changements majeurs et à une pandémie inédite depuis un siècle.

La Chine et l’Afrique : Solidarité à toute épreuve pendant des décennies.

Comme l’indique S.E.M. XI Jinping, président de République Populaire de Chine : La clé du succès des relations sino-africaines et la profondeur de leur amitié se trouve dans l’esprit d’amitié et de coopération que la Chine et l’Afrique ont forgé et consolidé. Cet esprit, marqué par l’amitié sincère et l’égalité, le bénéfice mutuel et le développement commun, l’équité et la justice, ainsi que les progrès en phase avec notre époque et l’ouverture et l’inclusion. L’Initiative de construire une communauté d’avenir partagé Chine-Afrique proposée par S.E.M. le Président XI Jinping a été partagée par les dirigeants africains. La Chine et l’Afrique ont accompli des efforts communs pour mettre en œuvre effectivement les « huit initiatives majeures » et les « neuf programmes » comme les acquis du FCSA (Forum sur la Coopération sino-africaine). Le volume du commerce sino-africain et les investissements chinois en Afrique ont connu une croissance soutenue. Presque tous les membres africains du FCSA ont rejoint la grande famille de la coopération dans le cadre de l’Initiative « la Ceinture et la Route ».

Lors de la récente réunion des ministres des Affaires étrangères du G20, le Conseiller d’État et Ministre des Affaires étrangères de Chine Wang Yi a proposé une initiative de coopération internationale en matière de sécurité alimentaire. Dans un monde où plus de 80% du commerce mondiale des céréales est dominé par quatre fournisseurs alimentaires internationaux, Archer Daniels Midland, Bunge, Cargill, trois américaines et Louis Dreyfus, franco-suisse, la Chine a apporté par cette initiative une solution chinoise au problème alimentaire mondial actuel. En effet, parmi tous les pays en développement, la Chine est celui qui a donné le plus de fonds, envoyé le plus d’experts et entrepris le plus de projets dans le cadre du programme de coopération Sud-Sud de la FAO. Depuis le début de la COVID-19, la Chine a répondu activement à l’appel de l’ONU et d’autres organisations internationales en fournissant une aide alimentaire d’urgence à de nombreux pays, comme le Soudan, l’Ouganda et le Burkina Faso, etc. Au fil des ans, la Chine a activement aidé les agriculteurs africains à réduire la pauvreté en envoyant les missions d’experts agricoles, construisant les centres de démonstration agricole dans les pays africains ou invitant les stagiaires africains à divers programmes de formation agricole en Chine.

Pourtant, certains pays ne ménagent aucun effort pour saboter la coopération sino-africaine en fabriquant des mensonges et des pièges narratifs. L’exemple le plus représentatif est que le financement chinois conduit les pays africains au « piège de la dette chinoise ». La vérité est que la partie chinoise soutient toujours que le droit au développement est un droit inaliénable de l’homme. Et pour se développer, les financements sont indispensables. Quand les pays africains en ont besoin, c’est la Chine qui est prête à le faire en tant que pays frère. Nombre d’observateurs africains ont souligné que, c’est grâce à l’importance accordée par la Chine à l’Afrique que les pays ayant ignoré de longue date les besoins des pays africains après la Guerre froide y sont revenus. La Chine s’en tient toujours à respecter la souveraineté, la volonté et les droits domestiques des pays africains. Elle leur accorde des prêts basés sur les besoins réels des peuples sans y attacher aucune condition politique. Ces prêts sont destinés principalement à financer des projets productifs ayant des retombées sociales et économiques et des projets d’infrastructure de taille grande et moyenne pour contribuer au développement autonome des pays africains.

L’organisation caritative britannique « Debt Justice » a récemment publié un rapport révélant que le taux d’intérêt moyen des prêts accordés par les institutions financières privées occidentales est presque deux fois supérieur à celui des institutions financières chinoises. En effet, la Chine s’est engagée activement dans la mise en concrétisation de l’Initiative de suspension du service de la dette (ISSD) du G20 et a renforcé son soutien aux pays africains qui ont rencontré des difficultés à rembourser leurs dettes à cause de la COVID-19 pour les aider à en sortir. Sur cette question, la Chine appelle les pays développés, les institutions financières privées et les institutions financières multilatérales à adopter des actions encore plus vigoureuses pour apporter aux pays en voie de développement le soutien financier et alléger le fardeau de leurs dettes, afin que l’économie mondiale parvienne à un développement inclusif et durable.

La Chine au Gabon : Actrice dynamique de responsabilité

En avril dernier, la Chine et le Gabon ont célébré le 48e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques. Sous l’impulsion des dirigeants des deux pays, la Chine et le Gabon n’ont de cessé de développer les relations bilatérales marquées par une amitié traditionnelles profonde, une confiance politique soutenue, une complémentarité économique forte et des échanges culturels intenses.

Sur le plan politique, les deux parties se témoignent toujours une compréhension aux questions touchant aux intérêts vitaux et aux préoccupations majeures de part et d’autre. Ces dernières années, les échanges de haut niveau ainsi que dans divers domaines entre nos deux pays s’intensifient de jour en jour. Face à la pandémie de la COVID-19, la Chine arrive en premier pour expédier des dons de matériels médicaux et de vaccins au Gabon.

Sur le plan économique, les deux parties mènent une coopération pratique gagnant-gagnant. La Chine reste le premier partenaire commerciale du Gabon depuis 8 ans et restera un partenaire fidèle pour le Gabon émergent et le Plan d’accélération de la transformation (PAT). Par exemple, la Chine est devenue le plus grand importateur du bois scié gabonais, et les produits de bois de haute qualité gabonais ont fait l’objet d’un accueil chaleureux au marché chinois. En matière d’agriculture, une mission d’experts agricoles chinois est arrivée au Gabon en juillet dernier pour effectuer une visite de conception du Projet de Construction de la Base de Vulgarisation des Techniques agricoles de Kango. Avec les prêts à taux préférentiel chinois, la Route Port-Gentil-Omboué a permis à Port-Gentil d’en finir avec son histoire de n’être desservie que par les voies maritimes et aériennes, les 3 Centres de formation professionnelle à Nkok, à France-ville et à Port-Gentil ont contribué largement à l’insertion des jeunes gabonais dans la société, le barrage hydroélectrique de Grand Poubara a bien satisfait le besoin en électricité des habitants et favorisé le développement des collectivités à ses alentours.

Sur le plan d’échanges culturels, un « dialogue avec les taïkonautes : Question-Réponse entre l’équipage du Shenzhou-14 et les adolescents africains » aura lieu au Gabon et dans d’autres pays africains en septembre prochain. Les adolescents africains dans les quatre coins du continent y prendront part à travers des cours en ligne, pendant lesquels les trois taïkonautes répondront à leurs questions. L’univers, si mystérieux et fascinant, dans un passé pas encore loin, n’était pas accessible à la Chine et aux pays africains pour qu’ils puissent effectuer de près des explorations et des recherches. Avec la mise en service de la station spatiale « Tiangong (Palais Céleste en chinois) », la Chine est en mesure de partager aujourd’hui avec les pays frères africains les opportunités d’explorer et d’observer l’immense univers.

Il faut souligner que la Chine et l’Afrique ont été toutes victimes des pillages des puissances coloniales dans l’histoire. Un proverbe chinois dit : Ne faites pas aux autres ce que vous ne voulez pas qu’ils vous fassent. Tant la Chine que les pays africains sont confrontés à la tâche majeure de développement, et la coopération sino-africaine est toujours fondée sur le bénéfice mutuel. L’étiquette du « néocolonialisme » ne peut en aucun cas collée à la Chine.

La promotion des droits de l’homme: défit commun tant pour la Chine que pour le Gabon

La promotion et la protection des droits de l’homme sont un idéal poursuivi et une aspiration partagée de toute l’humanité. Cependant, les droits de l’homme sont le produit d’une histoire sociale particulière. Chaque pays a une histoire, une culture, un système social et une situation sociale différents, de sorte que les différents pays doivent promouvoir les droits de l’homme à la lumière des réalités nationales. Mais certains pays se posent en « donneurs de leçons » ou « défenseurs des droits de l’homme », en faisant des remarques irresponsables et pointant du doigt des pays en développement, même fabricant des mensonge pour s’ingérer arbitrairement dans les affaires intérieures d’autrui. Par exemple, ils ont fabriqué les mensonges liés au Xinjiang pour discréditer et attaquer la Chine, ou sèment la discorde entre l’amitié sino-africaine par les fausses accusations de discrimination raciale. Ils ne veulent pas voir la prospérité économique, les bonnes conditions de vie et de travail, la solidarité des habitants multiethniques et la harmonie religieuse au Xinjiang. Ils ne veulent pas voir les les peuples chinois et africains s’entraider d’égal à égal et marcher en avant main dans la main. Nous, peuples chinois et africains, en avons bien saisi leurs desseins en dessous.

En tant que pays en voie de développement, la Chine et le Gabon relèvent main dans la main des défis dans la promotion des droits de l’homme. La Chine continuera de suivre résolument la voie de développement des droits de l’homme à la chinoise et à soutenir fermement le Gabon dans ses efforts sur le droit de l’homme. Sous la haute direction du Président Ali BONGO ONDIMBA, le Gabon ne cesse de faire de nouveaux progrès sur la voie du développement des droits de l’homme, notamment en matière de promotion de l’égalité des sexes, de protection des droits et intérêts des femmes et de sauvegarde des droits des personnes handicapées. La partie chinoise apprécie tous ces progrès, félicite et soutien le mandat du Gabon au sein du Conseil des droits de l’homme. Elle est prête à travailler étroitement avec la gabonaise pour participer ensemble à la gouvernance mondiale des droits de l’homme et contribuer conjointement à la construction d’une communauté de destin pour l’humanité.

Le principe d’une seule Chine, base d’établissement et de développement des relations entre la Chine et le reste du monde.

Un incident qui défraie la chronique depuis ces derniers jours, c’est la visite de la Présidente de la Chambre des représentants américaine Nancy Pelosi dans la région de Taiwan de la Chine le 2 août dernier, au mépris de la vive opposition et des représentations solennelles de la Chine. Il n’existe qu’une seule Chine dans le monde, Taiwan fait partie intégrante du territoire chinois et le gouvernement de la République populaire de Chine est l’unique gouvernement légal représentant toute la Chine. Cela est explicitement consacré par la résolution 2758 de l’Assemblée générale des Nations Unies en 1971. Depuis la fondation de la République populaire de Chine en 1949, 181 pays ont établi des relations diplomatiques avec la Chine sur la base du principe d’une seule Chine. C’est dire que le principe d’une seule Chine est un consensus universel de la communauté internationale et une norme fondamentale régissant les relations internationales.

En ce moment de solidarité et de conscience collective, nous souhaitons que tous nos frères et sœurs se lèvent pour soutenir la Chine dans ses efforts de défendre la souveraineté nationale et l’intégralité territoriale et s’opposer à toute initiative qui accroîtrait les tensions dans le Détroit de Taiwan. Car la Chine et les pays en voie de développement, nous avons parcouru un long chemin ardu pour obtenir notre libération ou indépendance, notre souveraineté et notre intégrité territoriale. Si nous reculons d’un pas aujourd’hui, nous serons obligés d’en reculer de beaucoup plus. Si un tel sabotage est tombé aujourd’hui sur la Chine, cela tombera un jour sur d’autres pays frères en voie de développement. Groupons-nous! L’Union fait la force! 

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