A la UneÉconomie

Marchés municipaux : des nationaux au coeur de la mafia

Ecouter cet article

D’anciens maires de la commune de la capitale gabonaise, et même plusieurs de leurs adjoints et autres agents, pourraient bientôt, à tour de rôle, défiler devant les services judiciaires. Ce, dans le cadre de la gestion des huit marchés municipaux appartenant à cette institution, selon des personnes proches de ce dossier pour le moins inédit.

Lesquelles sources évoquent un audit sur la gouvernance, non seulement des espaces de commerce dont l’exploitation a été cédée à des concessionnaires, mais aussi de ceux dont l’administration est directement assurée par la collectivité.

L’enquête en question semble révéler une prise d’intérêts, voire une concussion, dans les contrats passés avec les concessionnaires pour les marchés de Nzeng-Ayong, Nkembo, Akébé-Plaine, Mont-Bouët et du PK 8. Par exemple, il aurait été découvert que de nombreux grands opérateurs économiques ont obtenu plusieurs contrats de concession dans un espace de temps très court.

Cette « générosité municipale » se serait au détriment, non seulement d’autres opérateurs, mais également de l’institution. D’autant que, dans ces contrats, les redevances versées ne correspondraient guère aux espaces occupés.

Aussi, l’enquête mettrait-elle en évidence un flou qui existerait dans la collecte et l’usage des recettes issues d’autres espaces commerciaux publics. On parle de colossales sommes d’argent qui auraient emprunter un chemin autre que les caisses de la mairie Libreville.

L’audit a donc révélé de multiples dysfonctionnements qui fait dire que des Gabonais ont été dans une mafia contre la municipalité. Un capharnaüm que l’on a souvent imputé, à tort, aux plus hautes autorités du pays.

Par exemple pour les marchés gérés directement par l’Hôtel de Ville, les agents municipaux chargés de collecter les redevances auprès des commerçants se sentaient dans une position de redevabilité vis-à-vis des personnes qui auraient favorisé leur embauche ou les auraient simplement embauchés.

En retour, ils devaient leur prévoir des enveloppes à partir des fonds collectés. Et comme « le mouton broute là où il est attaché », ils devaient aussi penser à eux-mêmes.

Caroline Bivigou

Laisser un commentaire