Nous vous l’annoncions hier, un scandale sans précédent se joue dans les marchés municipaux de Libreville transformés en véritables « cour du roi Pétaud » tant les concessionnaires y font comme bon leur semble.
Notre minutieuse enquête à permis de mettre en évidence une pagaille, une mafia même, s’agissant des espaces au sein des marchés de Libreville concédés à des opérateurs économiques. En clair, la mairie centrale concède des espaces au sein des marchés à des tiers qui vont, sur la base d’un avenant – une sorte de cahier de charge –, y réaliser des bâtisses commerciales en contre partie d’une redevance mensuelle reversée à la municipalité via le trésor public.
Seulement voilà, les quelques quatre ou cinq opérateurs économiques, qui se partagent gracieusement les concessions dans les huit marchés que compte la commune de Libreville, exploitent ces espaces sans en reverser le moindre radi au trésor gabonais. Et ce, depuis près d’une décennie pour certains. Face à une telle réalité, seule la thèse selon laquelle certains à la mairie auraient volontairement fermé les yeux moyennant de juteux bifteck pourrait expliquer cela.
Sinon, comment est-ce possible que ces concessionnaires, manifestement indélicats, puissent continuer d’exercer au nez et la barbe des autorités municipales sans être inquiétés ? Sur la base de quels avenants ont-ils obtenu ces concessions ? Pourquoi ne se sentent-ils pas obligés de payer la redevance pourtant prévue par les textes ? Ces interrogations ont sans doutes traversé l’esprit de la nouvelle équipe à l’hôtel de ville qui a diligenté une mission de terrain entre le 27 juillet et le 10 août 2022 afin de tirer au clair cette affaire.
Le rapport de cette expédition, dont nous nous sommes procuré une copie, fait froid dans le dos. Outre les opérateurs économiques qui s’en mettent plein les poches, exemptés de toutes taxes, il y a que des espaces entiers, de plusieurs milliers de mètre carré échappe totalement au contrôle de l’autorité municipale. Au marché Mont-Bouet par exemple, 3000m2 censé appartenir à la concession Sogacer sont depuis des années occupés par des squatteurs qui, tenez-vous bien, paient un loyer à un agent municipale. Qui ? Dieu seul sait.
C’est pas tout. Certains concessionnaires, exploitant plusieurs centaines de box et de magasins qu’ils louent aux commerçants, ont brandi à l’équipe des enquêteurs des avenants dans lesquels ils ne doivent reversé que que 300.000FCFA – le cas de Daradia Construction –, soit le montant de 3 ou 4 box. Un abus de confiance vis-à-vis de l’État auquel la nouvelle team veut mettre fin.
À suivre…
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