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Le vendredi 18 novembre dernier, la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog) a cédé à l’État gabonais ses 76% de participation dans le projet Maboumine. Il s’agit d’un vieux projet visant la mise en valeur d’un gisement polymetallique situé, en réalité, entre les provinces du Moyen-Ogooué et de la Ngounié.
Ce gisement est connu pour abriter des Terres rares, du niobium, du phosphate, du zinc, du cuivre, l’or, l’uranium, du tantale, du scandium, et bien d’autres ressources minérales. Inutile de revenir sur les conditions et les raisons de la reprise par l’État gabonais des parts de Comilog, filiale du géant minier français Eramet.
Mais une rétrospective pousse à saluer cette issue, au regard des atermoiements observés depuis plus de 10 ans, en rapport avec l’initial chronogramme de développement de ce projet. Ce n’est pas Loïse Tamalgo, le délégué général d’Eramet en Afrique qui le démentira. « La cession des 76% de nos actifs sur le projet Maboumine, à l’État gabonais, doit permettre de lui donner un souffle nouveau« , a-t-il concédé.
Autant parler d’un nouvel espoir pour ce gisement dont l’exploitation toujours attendue doit concourir à booster et à diversifier l’industrie minière du Gabon. Le pays devrait aller à la recherche de nouveaux partenaires pour donner un coup d’accélérateur à ce projet dont les activités sont suspendues depuis longtemps.
Une latitude qu’il s’était déjà donnée en 2018. À l’époque, le partenaire CMOC International avait manifesté un grand intérêt pour ce gisement.
L’opérateur avait acquis en fin 2016 les activités d’Anglo American au Brésil (premier pays producteur de niobium et de phosphate au monde). Sur Maboumine, il promettait d’investir environ 100 milliards de FCFA, notamment pour une usine pilote.
Mais le dossier n’avait plus avancé. Ce, du fait du couple Comilog-Eramet qui ne voyait pas d’un bon œil l’arrivée d’un autre partenaire, selon certaines indiscrétions.
Avec ce rachat des actifs du groupe minier français, l’État gabonais est davantage libre de ses mouvements. Et c’est tant mieux.
L’activité principale de Maboumine est la recherche, l’analyse et la valorisation des ressources minérales que compte ce gisement. La présence d’échantillons de carottes sur le site démontre qu’une étape primordiale a été franchie dans la mise en valeur des ressources.
Après des débuts prometteurs en 2005, le projet a connu un ralentissement lié aux difficultés à trouver une technologie spécifique, d’une part, et à une conjoncture difficile due à la chute généralisée des cours mondiaux de minerais. C’est du reste les arguments officiels qui étaient avancés à l’époque, bien que le potentiel économique du gisement ait été confirmé par la mise à jour d’une étude de préfaisabilité.
Aujourd’hui, l’optimisme est toujours de mise. Surtout au regard de la volonté affichée par le gouvernement gabonais, lequel mise sur la diversification de son économie.
Situé à une quarantaine de kilomètres au sud de Lambaréné, le projet Maboumine a une production estimée de deux millions de tonnes de minerai par an. Celles-ci sont prévues pour être traitées dans un secteur minéralurgique, ce qui devrait générer environ un million de tonnes de minerai concentré.
De plus, le scénario de sa mise en valeur se caractérise, entre autres, par une mine à ciel ouvert conventionnelle, conçue pour une durée de vie initiale supérieure à 20 ans extensible à plus de 40 ans avec l’exploitation ultérieure des zones nord et sud du gisement.
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