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Opération « libérez les trottoirs » : un triste week-end pour les petits commerçants

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Entre marchandises confisquées et les actes de violence dont ils ont fait l’objet, les commerçants installés aux abords de la chaussée, entre l’ancien gare routière et le PK 12, ont connu un difficile début de week-end. Dès les premières heures de ce samedi 17 décembre 2022, ils ont été déguerpis par les policiers réquisitionnés par le ministère de l’Intérieur et le conseil municipal de Libreville pour libérer l’emprise des trottoirs, a-t-on appris.

Si l’opération menée en juin 2021 a fait l’objet d’une sommation, ce n’est pas le cas de celle-ci. Ces petits opérateurs économiques ont plutôt été surpris par la descente musclée des agents à bord des célèbres Iveco, certains munis de matraques et, d’autres, de Motorola. Si certains commerçants ont perdu leurs produits détruits par les policiers, d’autres, sans moyens de défense, ont vu les leurs être emportés.

Ceux qui ont donné l’impression de s’opposer à la confiscation de leurs marchandises, ont été « conduits de force aux postes dans certains commissariats de police« , a-t-on encore appris.

À une semaine de la fête de la Nativité, une partie de la capitale gabonaise a donc fait l’objet d’un quadrillage de la part des policiers. Un désarroi pour ces pères et mères de familles qui espéraient faire du chiffre, pour se sentir bien durant la période festive à venir.

Sur le terrain, aucun agent n’a accepté de répondre à nos interrogations sur l’origine et l’objectif de cette opération. Préférant plutôt nous renvoyer, comme d’habitude, vers la  haute hiérarchie de la police et de l’Hôtel de ville.

Mais il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’une opération baptisée « libérez les trottoirs« . Comme il y en a toujours et qui, au bout généralement d’une semaine, s’avère improductive.

Dans un premier temps parce que les personnes déguerpies reviennent sur les trottoirs. Ensuite, parce que les policiers et la mairie tirent en réalité profit de la présence ou des activités de ces hommes et femmes qui n’ont que ça comme sources de revenus.

Au Gabon, les périodes festives sont des occasion pour les petits commerçants de gagner un peu plus d’argent.

 

Caroline Bivigou
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