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Pénurie d’huile : les récentes mesures gouvernementales applaudies dans les quartiers

Hier 22 septembre, au JT de 20h sur la chaîne nationale, le gouvernement, à travers le ministère du commerce, prenait des mesures qui visent à régler, une bonne fois pour toute, la question de l’augmentation du prix d’huile dans les rayons. Une décision vivement saluée dans les quartiers de Libreville.

Tout est parti d’un constat il y a quelques mois : une augmentation anormale du prix de l’huile raffinée produite localement, ainsi que son indisponibilité à certains endroits sur le marché. Cette hausse « injustifiée » des prix de l’huile, pratiquée en violation du cadre règlementaire et au préjudice des consommateurs est jugée « inacceptable » par le gouvernement. D’autant que ce produit alimentaire de base ne souffre d’aucune pénurie, selon Olam Palm le producteur.

En réalité, il se trouve que « certains grossistes véreux ont choisi volontairement et unilatéralement de déséquilibrer le marché par la rétention d’importantes quantités du produit, dans le seul but d’augmenter leurs marges» laisse entendre le communiqué.

Ainsi, face à ce qu’il qualifie de « déviance intolérable », et pour mettre un terme à cette pratique commerciale largement dénoncée par les populations, le gouvernement a donc décidé de réorganiser la chaine de distribution de ce produit, en excluant définitivement les distributeurs véreux, et exige désormais de tous les détaillants, de s’approvisionner uniquement auprès des grossistes retenus.

« Il s’agit entre autres, du groupe Ceca-Gadis (CKDO, GéantCKDO, Gaboprix, SuperGros), de Foberd Gabon, Mbolo, Espodis, l’Etablissement RAWANI, Codipram, Cedicom, et Rolla » a-t-il indiqué. Non sans souligner aux opérateurs économiques la nécessité de respecter la règlementation en matière de prix et de gestion de stock à tous les stades de distribution. Le gouvernement prévient « qu’il ne tolèrera aucune spéculation sur ce produit sensible de fabrication locale ».

Et pour veiller au respect des mesures édictées, « des brigades conjointes de la Direction Générale de la Concurrence et de la Consommation (DGCC) et de la Direction Générale du Commerce (DGC) ont été instruites d’intensifier les contrôles avec fermeté, afin de sanctionner sévèrement tous les contrevenants ». L’objectif étant de préserver le pouvoir d’achat des ménages.

Une sortie du ministère du Commerce largement saluée par les populations de Libreville, premières bénéficiaires desdites mesures. Les librevillois que nous avons rencontré hier, peu après le communiqué, se sont dit satisfaits de la réaction du ministre, que beaucoup jugent dynamique depuis son arrivée.

« Vraiment il était temps que le gouvernement réagisse à cette situation. Parce qu’on ne pouvais pas comprendre que l’huile produite localement se vende plus cher que celle importée !» a réagi un habitant d’Akébé-ville. « J’applaudis des deux mains cette décision du gouvernement. C’était tout simplement révoltant de voir que les mamans gâteaux et autres nikers ont des bidons de 20 litres en stock, alors que l’huile manque dans les boutiques » relève Suzy B. habitant Nzeng Ayong.

Si pour la plupart, les populations se disent avoir confiance quand à la mise à exécution de ces mesures, quelques-uns, néanmoins, restent sceptiques. C’est le cas de Christophe, habitant la cité Mebiame, dans le 2ème arrondissement, qui pense avoir à « un effet de com, et rien d’autre ». Pour lui « cette sortie hasardeuse du ministère du Commerce est consécutive à la vidéo d’un jeune activiste gabonais dénonçant la rétention illégale de l’huile par des sujets expatriés ». « Il fallait calmer la toile » pense-t-il.

Effet de communication ou mesure radicale, le gouvernement a d’ores et déjà invité les populations à dénoncer systématiquement tous les abus observés sur le marché en appelant au numéro vert gratuit 8085.

 

 

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