
GT 27 juillet 2022 – La Cour criminelle spécialisée, qui jugeait Ike Oswald Ngouoni Aïla Oyouomi et Sandy Ntsame Obame, a décidé. L’ancien porte-parole de la présidence de la République et conseiller spécial chargé de la communication du chef de l’État va devoir rester 5 ans de plus en prison.
Ce mardi 26 juillet 2022, il a été condamné à 8 ans de réclusion criminelle et à une amende de 50 millions de francs. Aussi, doit-il, pour le préjudice causé, verser à l’État une somme de 5 milliards de francs.
L’instance judiciaire citée précédemment a été, en revanche, plus clémente à l’égard de son assistante Sandy Ntsame Obame, contre laquelle elle a prononcé une peine de 5 ans de prison avec sursis. Elle devra néanmoins s’acquitter d’une amende de 10 millions de francs, en plus d’une somme de 500 millions de francs à payer toujours à l’État.
Pour celui qui a porté la parole de la présidence de la République de 2017 à 2019, la sanction pénale intervient après qu’il ait été reconnu coupable des crimes de détournement de fonds publics et de blanchiment des capitaux. Quant à dame Ntsame Obame, elle a été déclarée coupable de complicité de détournement d’argent public, nonobstant la reconnaissance des circonstances atténuantes.
Ainsi donc prend fin le deuxième procès dans le cadre des malversations financières découvertes dans l’administration publique ainsi que dans les sociétés étatiques et parapubliques, il y a 3 ans, par l’Agence judiciaire de l’État (AJE). Malversations pour lesquelles l’AJE avait déposé une plainte à la Direction générale des recherches (DGR) et qui ont abouti à l’interpellation de Ike Oswald Ngouoni Aïla Oyouomi et Sandy Ntsame Obame.
Les deux coaccusés encouraient, chacun, une peines de 20 ans de réclusion criminelle et une amende de 100 millions de nos francs. Mais, peut-être grâce aux plaidoiries des Mes Anges Kevin Nzigou et Carole Moussavou, la Cour ne les a condamnés qu’aux peines mentionnées précédemment.
Pour certains, cette sentence pourrait être considérée comme une petite victoire, dans la mesure où le procureur général Steeve Ndong Essame Ndong requérait 15 ans de réclusion criminelle, 50 millions de francs et la confiscation des biens saisis à l’encontre de l’ex-collaborateur du numéro un gabonais. Et, s’agissant de Sandy Ntsame Obame, il a sollicité des circonstances atténuantes, une condamnation à 10 ans de réclusion criminelle assortie d’un sursis de 5 ans et à une amende de 25 millions de FCFA.
Mais ce n’est pas le sentiment qui anime les avocats de la défense à l’issue de ce procès qui a duré deux jours. Notamment Me Anges Kevin Nzigou pour qui « la décision ne tient pas compte des réalités des faits et juridiques ».
D’autant que, a-t-il insisté, « l’accusation n’a pas été capable de démontrer, durant ces deux jours de procès, que les fonds mis à la charge de Ike Ngouoni sont des fonds publics ». Pour lui, « ces fonds sont privés parce qu’ils relèvent exclusivement des comptes du président de la République ».
De ce fait, il s’agit des fonds personnels qui ont été mis à contribution pour des charges politiques et relatives aux actions du chef de l’État lui-même. « Du coup, on ne peut donc pas prendre les collaborateurs du président de la République pour des fonds qui sont spécialement privés », s’offusque-t-il.
Tout comme il s’est étonné de la somme de 5 milliards de francs que devrait payer Ike Ngouoni à l’État. Il considère qu’il s’agit d’un abus, étant donné que, sur la base d’une dotation mensuelle minimum de 150 millions de francs pour les besoins de la communication présidentielle, le calcul aboutit à 3,6 milliards, si l’on estime que cela s’est produit sur 24 mois.
Aussi, n’exclut-il pas l’éventualité d’un pourvoi en cassation. Son client dispose de cinq jours francs pour cela.
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