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Installée en France depuis l’âge de 14 ans, Jessica Cairon née Bibalou, nous emmène à la découverte du métier de somatothérapeute, un outil efficace dans le traitement des maladies mentales développé par le célèbre Dr Richard Meyer. Au cours d’un entretien exclusif, cette diplômée en commerce international nous ouvre les portes de sa clinique, pour nous permettre de vivre avec elle cette passion qu’elle a bien failli ne jamais exercer.
Gabon Telegraph : Comment êtes-vous arrivée à la somatothérapie ?
Jessica Bibalou : « Quand j’évoque aujourd’hui mes débuts en somatothérapie, cela me fait sourire. J’étais loin de m’imaginer être à l’endroit où je suis actuellement. Comme quoi Seul Dieu sait ce qui est juste et bon pour nous.
Je suis diplômée d’un master en commerce international, je pensais travailler en import export, et par la même occasion voyager à travers le monde. La vie a fait en sorte que mes plans, bien définis, se réalisent autrement.
J’ai travaillé pendant longtemps dans le domaine commercial. Et sans vraiment le réaliser, j’ai été souvent à l’écoute de la clientèle. Étant très intuitive depuis ma tendre enfance, j’ai toujours eu autour de moi des personnes qui avaient besoin d’être entendues, écoutées, et sans forcer les choses je trouvais les mots juste pour les consoler en les aidant à voir plus clair dans leurs problématiques.
C’est donc tout naturellement que lorsque mon corps m’a dit stop suite à des soucis de santé, que j’ai commencé à me poser des questions existentielles. C’est quoi mon rôle sur cette terre ? Quelle était ma mission de vie ?. J’ai ainsi pu me connecter à mon rêve d’enfant : être psychologue. Et la nouveauté était que je pouvais être cette thérapeute qui pouvait accompagner des personnes en passant par la mémoire du corps.
Ainsi commença l’aventure en Somatothérapie qui m’a permise, à travers les expériences en formation, de vivre un des plus beaux voyages de ma petite et magnifique existence : le voyage à la rencontre de soi ».
GT : Qu’est-ce que la somatothérapie ?
Jessica Bibalou : « La somatothérapie est un fort outil d’introspection auquel j’ai été formée auprès du Dr Richard Meyer, médecin psychiatre, et une équipe de cinquante formateurs professionnels (psychiatres, psychologues cliniciens, psychothérapeutes certifiés et somatothérapeutes, paramédicaux, soignants, coachs, artistes professionnels pour l’art-thérapie) à l’école européenne de psychothérapie-socio et somato-analytique de Strasbourg.
Somato est un terme grec qui veut dire le corps. Par extension, la somatothérapie est essentiellement un travail sur le corps, recourant à différentes pratiques comme le toucher, le massage, la prise de conscience du schéma corporel dans l’espace, le mouvement, la danse, la respiration, l’expression des émotions, la prise de conscience du contact avec l’entourage ou l’environnement, le son, la voix, la musique et le dessin, afin de favoriser l’unité du corps et de l’esprit.
Notre corps est comme un ordinateur qui garde en mémoire toutes les émotions, nos fonctionnements au quotidien. L’idée est de libérer le corps pour devenir l’être authentique que nous sommes, en résumé être soi ».
GT : Comment se passe une journée dans la peau d’une somatothérapeute ?
Jessica Bibalou : « Elle est remplie de découverte de soi, de l’autre ! En travaillant de manière intuitive, chaque journée est unique et exceptionnelle. Car, je rencontre des personnes toutes uniques et exceptionnelles qui, à leur tour, vivent des expériences tout aussi différentes les unes des autres. Et comme le panel de mes outils est vaste, cela me permet d’être plus à l’écoute de mon patient et ainsi je peux lui proposer l’outil [le mieux, ndlr] adapté à sa problématique du moment.
Ainsi chaque séance en Somatothérapie commence par un entretien avec le patient. Celle-ci est personnalisée et propre à chaque « patient partenaire ».
Puis, j’explique chaque étape au patient. L’idée est de faire participer la personne en consultation avec pour objectif que celle-ci puisse acquérir son autonomie psychologique à long terme. En effet, le patient devra gérer par lui-même son quotidien qui peut paraître parfois difficile grâce aux différents outils expérimentés en séance ».
GT : Comment la somatothérapie a-t-elle été accueillie par les patients au Gabon ?
Jessica Bibalou : « En Afrique en général, les métiers liés à la santé mentale n’ont pas toujours été accueillis à bras ouvert. Et j’avoue que c’était encore un a priori de ma part.
En réalité les patients gabonais étaient prêts à découvrir et expérimenter un métier qui pouvait leur apporter du bien-être dans leur quotidien. C’était le bon timing pour eux et pour moi.
Je me souviens, lors d’un soin de massage intuitif que j’ai eu à faire à deux magnifiques bébés qui avaient du mal à s’endormir le soir, les mamans étaient un peu sceptiques. Mais après le soin, les 2 bébés ont fait la nuit complète.
J’en ai d’autres anecdotes. Ce qu’il faut retenir de ces différentes expériences, c’est que la demande au Gabon est belle et bien présente, et il serait primordial aujourd’hui de communiquer sur les ravages occasionnés par une santé mentale défaillante (AVC, tensions, problèmes cardiovasculaires, stress, angoisses, etc). Considérer cette discipline de la psychologie dans sa globalité, pourrait permettre d’éviter des morts soudaines et prématurées.
Surtout ça été un réel plaisir et un honneur pour moi de partager ma passion en tant que somatothérapeute. Un magnifique retour aux sources pour moi ! »
GT : Quels sont vos projets d’avenir pour le Gabon ?
Jessica Bibalou : « Mes projets d’avenir pour le Gabon sont de développer davantage différents partenariats avec d’autres professionnels de santé, mais encore d’autres entités du pays afin de sensibiliser davantage nos compatriotes à vraiment prendre en compte leur santé mentale dans leur parcours de vie !
L’idée est de venir faire des consultations au Gabon avec les personnes étant dans le besoin. et continuer par la suite de faire un suivi à distance, comme je le fais déjà avec d’autres patients qui vivent dans d’autres pays africains. Au final, à défaut de travailler à l’international en import export, j’ai finit par devenir une somatothérapeute internationale.
L’idée me plait bien surtout quand je vois le résultat positif je ne peux qu’être reconnaissante.
GT : Que diriez-vous pour conclure ?
Jessica Bibalou : « Je citerai Platon qui disait que les maux du corps sont les mots de l’âme. Ainsi, ne doit-on pas guérir le corps sans chercher à guérir l’âme.
Prendre soin de soi pour mieux donner aux autres tout en étant à l’écoute de son cœur, de son âme et des signaux qui sont envoyés par le corps.
Prenez soin de vous, car personne ne le fera à votre place ! »
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Jean Stanislas Ikambahttps://gabontelegraph.com/author/lardaction/
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