Société

Santé : utiliser le théâtre comme une thérapie au cancer ?

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Utiliser le théâtre comme thérapie et aux fins de démystifier cette maladie encore taboue au Gabon, tel est le défi que s’est assigné l’Association pour le soutien et l’aide aux femmes atteintes de cancer (Asafac), qui a lancé une série de spectacles à travers le pays. Une approche novatrice qui pourrait susciter d’autres exemples vers des pathologies beaucoup plus stigmatisantes, tel que le VIH-SIDA.

Récemment la troupe composée à 100% de membres de l’association a joué son traditionnel « Huis clos avec les Phénix », une pièce de théâtre créée sous la houlette de Rosina Koussou, médiatrice culturelle, dans laquelle les histoires contées par les neufs actrices sur la scène s’entremêlent pour dépeindre la vie des personnes atteintes de cancer.

Sur scène, neuf comédiennes jouent. L’une s’entretient avec un « nganga ». La veille, le diagnostic du médecin relevait un cancer. Mais à ses yeux, ce ne peut être que la conséquence d’un mauvais sort jeté par un jaloux.

Une autre crie sa décision ferme de ne plus approcher sa sœur malade, de peur d’être contaminée. Elle n’est pas loin de partager le point de vue de leur frère qui, lui, est formel : ce cancer, elle l’a bien cherché car il est le résultat de sa vie dissolue…

À travers leur propre vécu, les actrices, qui ont toute une histoire avec le cancer, alertent sur les risques d’une prise en charge tardive, les patientes arrivant souvent à l’hôpital à un stade trop avancé de la maladie, après avoir parcouru marabouts et autres pasteurs d’églises dites de réveil.

Elles sensibilisent le public à la stigmatisation des malades. Didactique, la pièce aborde également les signes d’alerte qui devraient interpeller les femmes, les facteurs de risque et les gestes qui sauvent, telle l’autopalpation.

« C’est surtout une thérapie. Être sur scène leur permet de s’extraire de la maladie, d’exprimer leurs émotions et d’éprouver leur mémoire quand celle-ci menace chaque jour de leur jouer des tours sous l’effet de la chimiothérapie », estime Jeanne d’Arc Kong-Ndes, présidente de l’Asafac, qui a eu l’idée de créer cette pièce en écoutant ces femmes lors de groupes de parole.

Mathilde Biloghe Bi-Ndong, qui est en rémission totale après un double cancer du sein qui l’a affectée entre 36 et 44 ans, dit trouver dans le théâtre la force de se confier sans fondre en larmes. « Il contribue à nous guérir psychologiquement. Mais la plus belle des récompenses, c’est de voir le public prendre conscience de la nécessité de se faire dépister au moindre signe d’alerte. Nous obtenons de meilleurs résultats qu’avec le porte-à-porte organisé lors de grandes campagnes de sensibilisation», assure-t-elle.

Et apparemment ça marche. Plusieurs médecins témoignent de la transformation de leurs patientes après leur adhésion à l’association. Les autorités gabonaises ont également conscience du rôle de l’Asafac. Le 6 octobre dernier, le ministère de la Santé a ainsi salué « la présence de l’association sur le terrain douze mois sur douze », contrairement à d’autres qui se contentent d’apparitions sporadiques.

Tout le monde apprécie nos efforts, reconnaît Jeanne d’Arc Kong-Ndes. Depuis sa création il y a cinq ans, l’association fonctionne essentiellement grâce au seul soutien des entreprises, le ministère de la Santé et celui des Affaires sociales n’ayant pas de ligne budgétaire prévue à cet effet.

Jeanne d’Arc Kong-Ndes espère voir les choses évoluer, ce qui lui permettrait d’envisager son prochain grand chantier : la construction d’une maison d’accueil comptant plusieurs chambres et salles de repos, où les patientes peuvent se réunir pour échanger entre elles, rencontrer un psychologue, lire, participer à des ateliers.

 

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