
GT 20 juillet 2022 — Après trois jours d’audience, Christian Patrichi Tanassa Mbadinga, Jérémie Ayong Nkodjé Obame et Geaurge Elsa Carelle Ndemengane Ekoh ont été situés sur leur sort, dans l’affaire les opposant à l’Agence judiciaire de l’État (AJE) et au Ministère public.
La Cour criminelle spécialisée a condamné le premier cité à 12 ans de réclusion criminelle et à une amende de 76 millions de FCFA pour les faits de détournement d’argent public et de blanchiment des capitaux. Son ancien adjoint à la Gabon Oil Marketing (GOM) écope d’une peine de 10 ans de réclusion criminelle et de 50 millions de FCFA d’amende pour complicité de détournement de fonds publics et de blanchiment d’argent. Aussi, la constitution de partie civile de l’AJE ayant acceptée, devront-ils la dédommager à hauteur de 20 milliards de FCFA.
Leur trésorière a connu plutôt une issue de procès heureuse. Au bénéfice du doute, elle a simplement été acquittée.
Entre les primes et bonus, les dons, le mécénat et le financement des activités des associations et autres organisations non gouvernementales, la Cour criminelle spécialisée s’est persuadée des conclusions des enquêtes des services policières et judiciaires qui font ressortir des soustractions frauduleuses de plus de 200 milliards de FCFA des comptes des sociétés précitées, entre mai 2018 et novembre 2019. Une somme que l’ancien administrateur- directeur général et son adjoint n’ont pu justifier par des documents comptables.
Pour le Ministère public et les avocats de l’Agence judiciaire de l’État, Christian Patrichi Tanassa Mbadinga et Jérémie Ayong Nkodjé Obame, en arrivant à la GOC et à la GOM, se sont comportés comme « des loups déguisés, plutôt que comme des bergers animés de la volonté de sauver des brebis en détresse ». D’où, selon eux, l’importante fréquence des décaissements d’argent des comptes de ces sociétés étatiques. Ou, du reste, l’accroissement des dépenses au détriment des règles de comptabilité publiques.
Prenant ses réquisitions, la procureure générale Romaine Makouaza épouse Vendakambo a sollicité, de la part de la Cour, la culpabilité, pour chacun, des charges pesant sur lui. En répression, elle a demandé une condamnation à la peine 15 ans de réclusion criminelle, 100 millions de FCFA d’amende, une interdiction d’exercer les fonctions occupées à la GOC et à la GOM et à la saisie des biens litigieux pour Christian Patrichi Tanassa Mbadinga; 10 ans de réclusion criminelle, 50 millions d’amende et une interdiction d’exercer des fonctions similaires pour Ayong Nkodjé Obame et, pour Ndemengane Ekoh. Puis, à 3 ans de réclusion criminelle et à une amende de 5 millions contre Ndemengane Ekoh, tout en lui reconnaissant des circonstances atténuantes.
Au final, la Cour a acquitté dame Ndemengane Ekoh, autrefois trésorière de la GOM des charges mises sur elle. Les deux hommes n’ont pas eu cette grâce.
Ainsi, Patrichi Tanassa Mbadinga Ayong Nkodjé Obame ont-il été déclarés coupables des faits à l’origine de leurs ennuis judiciaires.
En répression, l’ex-patron de la GOC et de la GOM a été condamné à 12 ans de réclusion criminelle et à une amende de 76 millions. Et son adjoint à 10 ans de réclusion criminelle et à une amende de 50 millions.
Ensemble, ils devront s’acquitter d’une somme de 20 milliards de FCFA au profit de l’AJE. Les personnes condamnées ont cinq jours francs pour se pourvoir en cassation.
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