
GT 18 juillet 2022 — La deuxième session spécialisée de l’année judiciaire 2021-2022 a débuté ce lundi 18 juillet 2022. Devant la Cour criminelle, trois individus.
Le premier, assurément le plus connu des trois prévenus, se nomme Christian Patrichi Tanassa Mbadinga. Âgé aujourd’hui de 40 ans, l’ancien patron de la Gabon Oil Company est donc poursuivi pour présomption de détournement d’argent public et de blanchiment des capitaux.
Le deuxième individu à la barre ce matin s’appelle Jérémie Ayong Nkodjé Obame (37 ans), ex-administrateur adjoint de Gabon Oil Marketing (GOM), filiale de la GOC. Il est aussi accusé de détournement de fonds publics et de blanchiment d’argent.
Enfin, il y a Geaurge Ndemengane Ekoh (32 ans), autrefois chef comptable à la société nationale des hydrocarbures. Il lui est reproché les faits de complicité de détournement de fonds publics.
Lors de cette journée inaugurale, des sommes à donner l’insomnie ont été évoquées par l’accusation. Notamment le décaissement par les mis en cause de plusieurs dizaines de milliards de nos francs, sans la moindre justification.
Pour la seule compagnie nationale pétrolière et sa filiale, l’on évoque une somme approchant les 100 milliards pour des activités de mécénat, d’organisations non gouvernementales, des associations et de location d’un hélicoptère pour la tournée de Brice Laccruche Alihanga, l’ex-directeur de cabinet du président de la République.
D’importantes sommes d’argent auraient aussi été décaissées des comptes des deux entités précitées et de la Société gabonaise de raffinage (Sogara), pour le versement des primes exceptionnelles allant jusqu’à 250 millions de FCFA par individu bénéficiaire pour, dit-on, « un travail bien fait ».
À en croire la Cour criminelle, ces malversations financières avaient été constatées par l’Agence judiciaire de l’État en novembre 2019. Mais en réalité, cela remonterait à mai 2018.
L’AJE avait donc saisi la Direction générale des recherches (DGR) pour investiguer sur cette présomption de détournement de deniers publics au sein de certaines administrations et autres établissements publics et parapublics, parmi lesquels la GOC et la GOM. L’enquête menée à cet effet avait conduit à l’arrestation de Patrichi Tanassa Mbadinga, Ayong Nkodjé Obame et Ndemengane Ekoh.
Au terme de l’enquête préliminaire et de leur audition devant le magistrat instructeur, ils avaient été placés sous mandat de dépôt à la grande maison d’arrêt de Libreville. La décision de ce procès sera connue mercredi 20 juillet courant.
Chacun des accusés encoure jusqu’à 20 ans de réclusion criminelle et une amende de 100 millions de FCFA.
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