Société

Session criminelle spécialisée : Ike Ngouoni et son assistante au cœur d’un trou de 7,2 milliards

GT 25 juillet 2022 – IKE Oswald Ngouoni Aïla Oyouomi (45 ans) et Sandy Ntsame Obame (38 ans) comparaissent, depuis ce matin, devant la Cour criminelle spécialisée pour répondre des accusations liées au crime financier. Plus exactement des faits de détournement de fonds publics, de complicité de détournement d’argent public, de concussion et de blanchiment des capitaux.

L’ancien porte-parole de la présidence de la République et son assistante seraient auteur et/ou complice de la soustraction illicite de la bagatelle somme de 7,200 milliards de FCFA entre 2017 et 2019, selon l’Agence judiciaire de l’État (AJE) et le Ministère public. Un montant qui, à en croire l’ex-communicant du palais du bord de mer, aurait servi, entre autres, à entretenir les médias nationaux et étrangers.

Selon Ike Oswald Ngouoni Aïla Oyouomi, cette somme cumulée proviendrait du budget mensuel mis à sa disposition pour la communication présidentielle, entre 150 et 350 millions de FCFA. Mais l’enquête menée par la direction générale des recherches (DGR) aurait révélé une dissimulation de ces fonds à des fins personnelles, avec la complicité de Sandy Ntsame Obame. Lesdits fonds sortaient directement d’un compte logé à BGFIBank et du Trésor public.

La même enquête a mis aussi en lumière des privilèges au bénéfice de sieur Ngouoni Aïla Oyouomi, notamment une prime mensuelle de 25 millions de FCFA, par la seule décision de Brice Laccruche Alihanga, l’ancien directeur de cabinet du chef de l’État avec qui il a travaillé à BGFIBank. Cette somme était prélevée également d’un compte de la présidence de la République intitulée « États et institutions », a informé le président de la Cour, Bertin Methomo.

Sandy Ntsame Obame était son assistante. Sa complicité dans les mouvements financiers illicites en question a été établie lors de l’enquête préliminaire et par le magistrat instructeur.

L’ambiance au cours de la première journée d’audience n’était guère différente de celle observée lors du procès de Christian Patrichi Tanasa Mbadinga. Avec, d’un côté, la défense qui a contesté la constitution de partie civile de l’AJE et, de l’autre, l’accusation qui n’y a vu aucun mal à cela. Les deux accusés encourent 20 ans de réclusion criminelle et 100 millions d’amende.

Caroline Bivigou

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