Société

Session criminelle spécialisée : Renaud Allogho Akoué prend 8 ans de réclusion

Renaud Allogho Akoué. ©DR

GT 05 août 2022 – Après un total de 13 heures entre les plaidoiries des avocats de l’État et de la défense, les réquisitions du parquet général et la délibération, la Cour criminelle spécialisée a tranché. En effet, 8 ans de réclusion criminelle ont été prononcés à l’encontre de Renaud Allogho Akoué, dont un avec sursis.

L’ancien directeur général de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (Cnamgs) a été condamné aussi à payer une amende de 10 millions de FCFA, ainsi que une somme de 4 milliards de FCFA à la partie civile qu’est l’Agence judiciaire de l’État (AJE).

En prison depuis le 27 novembre 2019, il lui reste encore 4 années à passer derrière les barreaux. Ces sanctions pénales interviennent après que la Cour criminelle spécialisée soit parvenue à conclure que l’accusé a effectivement commis les crimes de détournement de fonds publics et de blanchiment des capitaux. « Dès son arrivée, il a mis en place un mécanisme de sortie injustifiée d’argent des caisses et autres comptes de cette structure de service public sous les rubriques des frais de missions, de dons et même des filets sociaux au profit d’associations et divers organismes dépourvus de personnalité juridique, ainsi que d’importantes malversations financières », a déclaré le président de la Cour, Bertin Methomo.

Selon lui, l’accusé se donnait le loisir de s’octroyer des missions à l’intérieur du pays et hors du Gabon, pour lesquelles il était initiateur, ordonnateur, bénéficiaire et signataire, parfois sans ordre ni compte rendu. Mieux, il s’était rendu coupable d’une surfacturation avec des prestataires, sur les travaux d’aménagement des locaux de la Cnamgs dans les différents centres de santé.

Lors des plaidoiries, la partie civile a tenté d’accabler l’accusé sur un certain nombre de chiffres exorbitants décaissés, selon elle, frauduleusement à son initiative. Avant de plaider sa culpabilité pour les charges mises contre lui, sa condamnation à la peine d’emprisonnement et la restitution de la somme de 10,675 milliards de qui correspondrait au montant soustrait.

Le parquet général a requis l’absence de circonstances atténuantes, la culpabilité de l’accusé ainsi que la condamnation de l’accusé à 12 ans de réclusion criminelle et à une amende de 20 millions de francs.

Quant aux avocats de la défense, ils ont relevé l’absence du rapport de la Cour des comptes sur ce dossier qui concerne la comptabilité publique et l’absence de preuves. Par ailleurs, ils ont plaidé, à titre principal, l’acquittement de leur client et, à titre subsidiaire, de larges circonstances atténuantes ainsi que le bénéfice du sursis.

Depuis le début de cette affaire, Renaud Allogho Akoué a toujours contesté les accusations. Il n’a de cesse de soutenir, en ce qui concerne son patrimoine immobilier, les avoir constitués quand il a entamé sa carrière professionnelle.

Ses conseils et lui ont cinq jours pour se pourvoir en cassation.

Caroline Bivigou

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