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Ce qui n’était encore qu’une rumeur est désormais officiel. La présidence de la République a prononcé la mort de la Taskforce pour le règlement de la dette extérieure.
« Par la présente, la présidence de la République vous manifeste sa volonté de mettre fin, à compter de ce jour, à la mission de la Taskforce pour le règlement de la dette extérieure », peut-on lire dans la missive adressée le 10 octobre dernier, au chef de ladite mission, Pierre Duro, par Jean Yves Teale, le secrétaire général de la première institution du Gabon.
La Taskforce pour le règlement de la dette extérieure a été créée un mois d’octobre. Le 18 octobre 2021, par arrêté n°0029/PR.
Sa mission était d’établir un système d’analyse et de gestion de la dette extérieure. À ce titre, elle était notamment chargée de passer en revue le fichier de la dette extérieure et s’assurer de son exhaustivité; confirmer l’exécution des prestations et la livraison des marchandises; vérifier la régularité des sociétés au regard du paiement des taxes, droits et contributions dues aux différentes administrations; arbitrer les décisions en vue du paiement ou de l’annulation de la dette; définir les termes et assurer le suivi du règlement de cette même dette.
À la lecture de la lettre sus-évoquée, tout laisse penser que le Français Pierre Duro et ses équipes ont failli à leur tâche. Et cela ne devrait surprendre personne, tant cette mission a toujours fait l’objet de plusieurs récriminations de la part de plusieurs administrations.
Son attitude sur le terrain a souvent frisé le mépris à l’égard de certains membres du gouvernement, au point de torpiller des projets pourtant annoncés et demandés par le chef de l’État, Ali Bongo Ondimba.
Il en est ainsi de quelques projets mis en œuvre par le ministère des Travaux publics avant sa dissolution. Et pour lesquels les moyens roulants mis à disposition se sont curieusement retrouvés entre les mains des éléments de Pierre Duro qui, pour la plupart, ont pillé l’Agence nationale des grands travaux d’infrastructures (ANGTI).
La correspondance signée du secrétaire général de la présidence de la République semble d’ailleurs indiquer des dysfonctionnements, ou du moins des dérapages dans l’exécution des missions assignées. D’où le rappel par Jean Yves Teale d’une irréversible : « Le président de la République conduit une politique de tolérance zéro à l’égard de la corruption et nous demande d’être plus que jamais attentifs à toutes formes de pratiques qui ternissent l’image de notre administration. »
Désormais, les dossiers suivis par la Taskforce pour le règlement de la dette extérieure vont être gérés par l’Autorité nationale de vérification et d’audit (Anavea). « Aussi, vous saurais-je gré de bien vouloir faire parvenir le rapport, à date, de la Taskforce, aux fins de présentation au chef de l’État. Outre les dossiers déjà finalisés, ce rapport final devra également indiquer la situation des dossiers en cours », ordonne M. Teale.
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